Transformations of the peri-urban landscapes of Libreville (Gabon): Dynamics of land use by remote sensing of the Bambouchine– Bikele area, 1990-2014
OKANGA-GUAY Marjolaine, MPIE SIMBA Cédric, NDONGHAN IYANGUI Nadine, MOUSSAVOU Ghislain, OBIANG EBANEGA Médard, BIBOUTOU Armel Stemy, NKOUMAKALI Bruno & MINTSA NGUEMA Rodrigue
Résumé: Les changements d’occupation du sol, rapides en périphérie urbaine, se caractérisent généralement par une conversion des écosystèmes naturels en espaces anthropisés. Libreville, principale ville du Gabon, exerce diverses pressions sur sa zone périphérique. La présence de riches écosystèmes à proximité a motivé la création récente du Parc National d’Akanda. Or, les pressions anthropiques et les modifications en cours ou potentielles dans cette zone représentent de réelles menaces de dégradation de ces écosystèmes fragiles. La cartographie de l’occupation du sol a été obtenue à partir des images satellitaires Landsat de 1990, 2000 et 2014. La méthode de classification, incluant l’utilisation de divers indices, a permis la distinction de 5 classes d’occupation du sol. Les analyses cartographiques et statistiques démontrent que la dynamique d’occupation du sol de la zone d’étude est dominée par une progression du bâti et une réduction de la forêt secondaire particulièrement dans la partie sud de la zone.
Mots clés: Gabon, occupation du sol, dynamique, zone périurbaine, télédétection
Abstract: The changes of land cover, rapid in the urban periphery, are generally characterized by a conversion of natural ecosystems into humanised spaces. Libreville, Gabon’s capital, pressures its peripheral zone. The presence of rich ecosystems nearby, has motivated the recent creation of Akanda’s National Park. Yet, pressures and potential modifications in this zone represent real threats of degradation of these fragile ecosystems. Land use mapping of the study zone was obtained from Landsat images of 1990, 2000 and 2014. The classification method, including the use of diverse indexes, allowed the distinction of 5 land cover classes. Cartographic and statistical analyses demonstrate that land use dynamics of the study zone is dominated by the progression of the built class and the reduction of the secondary forest class, particularly in the southern part of the zone.
Keywords: Gabon, Land cover, dynamics, peri-urban zone, remote sensing
Plan
Introduction
Matériel et méthodes
Zone d’étude
Description des données
Traitements et analyses
Résultats
Cartographie de l’occupation du sol
Dynamique de l’occupation du sol entre 1990 et 2000
Dynamique de l’occupation du sol entre 2000 et 2014
Discussion
Conclusion
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INTRODUCTION
L’étude de la dynamique de l’occupation du sol trouve son importance dans la planification du développement, et la préservation des ressources environnementales (Ferka Zazou N., 2006). L’occupation du sol se définit comme une description physique de l’espace, ce qui recouvre le sol (Di Gregorio et Jansen, 2000). Quatre types biophysiques principaux, déclinés en de nombreux sous-types, caractérisent l’occupation du sol : les zones de végétation, les sols nus, les zones bâties, et les surfaces humides et les plans d’eau.
Les changements d’occupation du sol sont particulièrement rapides en périphérie urbaine. Ils se caractérisent généralement par une conversion des écosystèmes naturels en espaces anthropisés, en passant par une déforestation ou une dégradation forestière (Hosonuma et al. 2012). Ces modifications sont la conséquence d’actions humaines ou de perturbations naturelles subies à différentes échelles spatiales, temporelles et de complexité systémique qui peuvent conduire à des dégradations des paysages, des habitats, de la biodiversité, des ressources et des services des écosystèmes concernés dont dépend le bien-être des populations humaines (Foley et al., 2007). La conversion de l’occupation du sol se détecte plus facilement que les modifications, plus subtiles. En particulier, un très grand nombre d’études de la déforestation et de la dégradation dans les régions tropicales ont été réalisées au cours des 40 dernières années et ont été facilitées par la télédétection. Les évaluations des ressources forestières de la FAO de 1980 à 2015 (FAO, 2010 ; FAO, 2015) ont souvent tenté de déterminer l’importance relative des facteurs de déforestation directs et indirects aux niveaux nationaux, régionaux et mondiaux. Les forêts du bassin du Congo font aussi l’objet, à différentes échelles, de nombreuses initiatives politiques, stratégiques, techniques et scientifiques visant à garantir leur préservation et leur valorisation1. Ces différentes initiatives régionales et locales concernent généralement les politiques de gestion et de valorisation des écosystèmes forestiers ainsi que l’évaluation et le suivi de leurs modifications et leurs dégradations (déforestation, urbanisation, agriculture, perte de la biodiversité, etc.). Il en est de même pour les projets et études scientifiques menées jusqu’ici (voir Doumenge et al., 2003; Peyrot, 2008; Edou, 2009).
Au Gabon, pays regorgeant d’une importante biodiversité végétale et animale, quelques études cartographiques de l’occupation du sol, issues des données de la télédétection, ont été effectuées (Manembe, 2002; Mbana 2001; Obiang Ebanega, 2004), mais peu en ont analysé les changements en périphérie de Libreville. En effet, cette localité, principale ville du pays, concentre près de la moitié de sa population (48,22 % selon le RGPL 2013), qui exerce diverses pressions sur son territoire et autour. A ces pressions, il faut ajouter les modifications d’ordre naturel. Dans sa partie Nord Est, la présence de riches écosystèmes terrestres et humides comprenant une biodiversité importante a notamment motivé la création récente d’une aire protégée, le Parc National d’Akanda (Figure 1). Or, les pressions anthropiques et les modifications en cours ou potentielles dans cette zone représentent de réelles menaces de dégradation de ces écosystèmes fragiles et vulnérables.
La présente contribution s’inscrit dans le cadre du projet « Suivi des MOdifications du milieu et diagnostic du RIsque de Dégradation des Ecosystèmes Forestiers par télédétection et spatialisation d’indicateurs » (MORIDEF), financé par le projet Geoforafri (IRD). Elle devrait produire des informations cartographiques d’aide à la décision, principalement pour les gestionnaires des aires protégées et de l’aménagement au Gabon. Elle a donc pour objectif de réaliser une cartographie de l’occupation du sol et d’identifier les changements opérés entre 1990 et 2014 dans la périphérie Nord-Est de Libreville.
PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
La zone d’étude se trouve dans la province de l’Estuaire et fait partie de la grande agglomération de Libreville (Libreville, Akanda, Owendo) (Figure 1).
Figure 1 : Localisation de la zone d’étude
Celle-ci est située sur la côte nord-ouest du pays et connaît une extension urbaine très conséquente au nord et à l’est de la ville. La zone rassemble 53,2 % de la population active du Gabon, dont l’essentielle dans l’agglomération de Libreville (RGPL, 2013), ainsi que de nombreuses activités économiques et souffre donc d’importantes pressions. La partie urbanisée se concentre au Sud-ouest de la zone d’étude.
Cet espace enregistre des températures moyennes annuelles élevées, de 25,9°C (IPN, 1983 : 25), avec des taux d’humidité relative généralement de plus de 80 %. Les variations de température, d’humidité de l’air et des précipitations se perçoivent dans les changements de saisons (saisons sèches, saisons pluvieuses). La zone connait une des plus fortes pluviométries du Gabon : entre 2800 et 3200mm par an et s’intègre dans la région climatique « climat équatorial de transition de la zone centrale » (Maloba Makanga, 2011).
Localisée sur le littoral, la zone basse est composée de sols hydromorphes sulfatés acides et héberge une végétation amphibie de mangrove. Pour ses parties plus élevées, elle est formée de sols sablo-argileux à argilo-sableux à hydromorphie de profondeur fréquente (Ministère de l’Éducation Nationale, 1983 : 31) surmontée d’une forêt anciennement exploitée donc dégradée. Celle-ci renferme des espèces telles que l’ozouga, l’oken, l’angoa, l’ozigo, l’okoumé entre autres (Vande Weghe, 2005).
La zone d’étude est couverte de nombreux ruisseaux et petites rivières qui se déversent dans la Baie de Mondah. Elle est encadrée par les rivières Bombié au nord et Essassa au sud-est. Avant les années 1970, cet espace était purement rural. Il abritait des petits villages habités par les autochtones (Mpie, 2016). À partir des années 1970 jusqu’à la fin des années 1980, deux principales activités économiques vont ouvrir la zone au reste du pays et du monde : l’exploitation forestière et l’activité pétrolière. Ce qui a entraîné l’arrivée de nouvelles populations et une pression plus importante sur les espaces naturels. La décennie suivante est caractérisée par la fin de ces activités économiques et le retour des populations qui s’y sont installées pour en bénéficier (Mpie, 2016). Aujourd’hui, Bambouchine-Bikélé ne sont plus essentiellement des zones rurales du fait des croissances démographique et urbaine de Libreville (Mpie, 2016). Dans ce sens Bikélé a été érigé en troisième arrondissement de la commune de Ntoum en juillet 20132.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Description des données
Pour disposer d’une cartographie de l’occupation du sol à des dates différentes, les images satellitaires Landsat ont été téléchargées3. À l’origine, les données SPOT issues des archives de l’Agence Gabonaises d’Études et d’Observations Spatiales (AGEOS) et du programme Observation Spatiale des Forêts du Bassin du Congo (OSFT) dans le cadre des projets de GEOFORAFRI devaient être utilisées. Mais, pour assurer la comparabilité entre les images, seules les données LANDSAT ont été retenues pour cette partie du projet. En raison de la couverture nuageuse qui affecte la qualité des images, elles ont été sélectionnées à partir d’une appréciation visuelle de la couverture nuageuse. La résolution des images LANDSAT 4, 7 et 8 reste de 30m (Tableau 1).
Tableau 1: Tableau récapitulatif des images satellitaires utilisées
Le pas de temps s’explique par l’observation des changements à moyen et long termes et non pas les modifications à court terme liées à la phénologie de la végétation (changements saisonniers du paysage).
Traitements et analyses
Le traitement d’images satellites (Fig.2) a permis le géoréférencement des données satellitaires à partir de points GPS relevés sur le terrain, la segmentation et la classification de la zone d’étude en classes d’occupation du sol.
Les résultats obtenus ont fait préalablement l’objet d’une validation sur le terrain à l’aide de GPS et d’appareils photo numériques. Les données validées qui en résultent et les données collectées in situ ont été intégrées à un SIG (Arcgis) pour l’analyse spatiale et la production des cartes d’occupation du sol.
Plusieurs indices ont contribué à une meilleure identification des classes : le NDVI (Normalized Difference Végétation Index) pour mettre en évidence la présence de la végétation, le SAVI-HUETE pour la distinction eau-végétation-bâti/sol nu, l’IC (Indice de Cuirasse) pour différencier les sols nus du bâti, le NDPI (Normalized Difference Pond Index) pour mettre l’eau en évidence, en vérification de SAVI-HUETE.
Figure 2 : La méthode de classification
La classification par maximum de vraisemblance (Maximum Likelihood) est une méthode paramétrique qui se base sur les lois de probabilité. On calcule la probabilité de chaque pixel de l’image d’appartenir à une classe à partir des données collectées sur le terrain. Le pixel est affecté à la classe pour laquelle la probabilité est la plus élevée. Cette approche basée sur la statistique permet d’atteindre un taux d’erreur minimal (Bonn et Rochon, 1992 : 354-355) comparativement aux méthodes non paramétriques testées dans le cadre de cette étude à l’instar de la méthode dite de la distance de Mahalanobis et la méthode minimum distance.
Le projet TREES a utilisé une classification basée sur les catégories structurelles de végétation : 5 classes majeures subdivisées en 28 sous-classes (Mayaux et al., 2003 : 7). La FAO définit 7 classes d’occupation du sol: couvert arboré, couvert arbustif, herbacé, sol nu, zone humide, eau et no data (FAO et al., 2009). Localement, deux études ont permis de cartographier partiellement l’occupation du sol de la Forêt Classée de la Mondah, localisée à peine à quelques kilomètres de notre zone d’étude. Une étude suggère 21 classes (Mbana, 2001), alors que la seconde ne propose que 4 classes (Manembe, 2001).
Tableau 2 : Classes d’occupation du sol, Projet MORIDEF
Dans le cas de cette présente étude, 5 classes ont été sélectionnées afin de représenter les grandes tendances de changement (Tableau 2): le bâti, les sols nus, les cours d’eau, la forêt qui a été subdivisée en deux classes, soit la forêt secondaire et la mangrove. Selon la qualité de l’image utilisée, la classe des pixels masqués (nuages ou autres artéfacts) a été ajoutée.
Afin de vérifier la validité de la classification de l’occupation du sol, des points de contrôle ont été échantillonnés. Un minimum de 20 points d’échantillonnage accessibles a été vérifié pour les classes d’occupation du sol. Deux approches ont permis de mesurer les changements d’occupation du sol : celle cartographique, complétée par celle statistique. L’approche cartographique permet une visualisation rapide et une appréciation des changements d’occupation du sol. L’analyse multi-date se déroule en trois étapes :
1. La première étape est la comparaison de la zone d’étude de l’année de départ à l’année d’arrivée (aux temps T, T1 et T2). L’étude d’un territoire à un temps T et à un temps T+ donne une vision globale de chacune des années d’étude. D’un point de vue cartographique, cela se traduit par la production des cartes « avant » et « après » qui, comparées les unes aux autres, montrent les changements visibles.
2. La deuxième étape montre l’évolution des modes d’occupation du sol de manière générale : les espaces sans changement et avec changement. D’un point de vue cartographique, cela se traduit par une juxtaposition de ces espaces qui montre la présence ou l’absence de variations spatiotemporelles du territoire. Elle fait donc allusion à une dégradation, une modification ou une perte des surfaces des unités d’occupation du sol, ou une absence des modifications des écosystèmes. Elle peut être accompagnée des cartes « avant » et « après » montrant l’occupation du sol sur les espaces modifiés.
3. La troisième étape identifie, de manière plus fine, les parcelles qui ont évolué. Elle est issue du croisement entre l’analyse statistique des évolutions des modes d’occupation du sol et les données exogènes (informations socioéconomiques, démographiques, géographiques, etc.) qui influencent les dynamiques territoriales).
La dynamique de l’occupation du sol rend compte des variations spatiotemporelles des classes d’occupation du sol. Les changements sont appréciés selon quatre cas :
•La progression : gain des surfaces des classes d’occupation du sol
•La régression : perte de surfaces des unités d’occupation du sol
•La stagnation : il s’agit des classes qui n’ont subi aucune modification
•La conversion : passage d’une classe (ou une partie) d’occupation à une autre.
L’approche statistique quant à elle quantifie les changements d’occupation du sol. Initialement, la fiabilité statistique des classifications, qui est obtenue directement sous le logiciel ENVI4.4, est évaluée. La détection des changements dans l’occupation du sol s’effectue ensuite à partir de la formule :
C = S2 – S1
où C= superficie du changement, S1 = superficie année 1 et S2 = superficie année 2.
La variable considérée ici est la superficie de changement (C). Les valeurs positives représentent une progression de la superficie de la classe durant la période analysée et les valeurs négatives indiquent la perte de superficie entre les deux dates. Les valeurs proches de zéro indiquent que la classe reste relativement stable entre les deux dates.
Le taux de changement est calculé selon la formule (Toyi et al., 2013) :
Tc= (S2-S1)/S1 X 100
Les valeurs positives indiquent une progression, les valeurs nulles une stagnation et les valeurs négatives une régression.
RÉSULTATS
Cartographie de l’occupation du sol
L’analyse des différentes images satellites rend compte de l’évolution de la configuration de l’occupation du sol dans la zone d’étude (Figure 3).
Source des images : images LANDSAT, courtoisie de l’U.S. Geological Survey
Figure 3 : Cartes de l’occupation du sol, 1990, 2000 et 2014
En 1990, en dépit de la mauvaise qualité de l’image, l’occupation du sol est dominée par les espaces « non bâtis » (Tableau 3). La forêt secondaire et la mangrove occupent 27,94 km² et 42,30 km², ce qui représente respectivement 32,95 % et 49,88 %. Elles couvrent donc 82,83% de la zone d’étude et sont les plus étendues. Le bâti, concentré essentiellement au sud-ouest, s’étend sur 4,60 km², alors que la superficie des sols nus est estimée à 2,67 km². Ces deux classes représentent respectivement 5,42 % et 3,15 % de la zone d’étude. Les cours d’eau couvrent 2,90 km2, soit 2,90 % de l’espace. Ici, les nuages et leur ombre constituent 5,18 % des pixels de la zone d’étude, soit 4,40 km². De ce fait, la comparaison ne peut être faite avec les années 2000 et 2014, images de très bonne qualité sur la zone d’étude. Les proportions des classes de 1990 sont donc à prendre à titre d’information.
Tableau 3 : Surfaces des unités d’occupation du sol en 1990, 2000 et 2014
En 2000, la classification de l’image indique une prédominance de la mangrove, avec 48,74 % de la superficie, et de la forêt secondaire avec 35,91 %. Le bâti, qui progresse avec l’extension urbaine, occupe 8,69 % alors que les cours d’eau représentent 3,58 % et les sols nus se limitent à 3,07 % de la superficie de la zone d’étude.
En 2014, le bâti, les sols nus et les cours d’eau occupent 28,35 % de la superficie, respectivement 16,05 %, 8,17 % et 4,13 %. Les classes les plus importantes restent la mangrove (43,93 %) et la forêt secondaire (27,72 %).
Dynamique de l’occupation du sol entre 1990 et 2000
L’analyse de l’occupation du sol entre 1990 et 2000 montre que la zone d’étude a subi quelques modifications. Cette constatation vient d’abord de l’observation directe des cartes d’occupation du sol (Figure 3). La comparaison visuelle des deux classifications indique quelques changements. Sur un point de vue purement statistique, nous ne pouvons conclure des résultats définitifs à cause d’une proportion de pixels masqués par les nuages et leur ombre trop importante (Tableau 4).
Tableau 4 : Évolution des catégories d’occupation du sol entre 1990 et 2000
La classe bâti a progressée en surface le long des axes de circulation et les sols nus ont légèrement régressé. Ce sont ces deux types d’occupation qui ont connu les taux de changement les plus importants, soit 37,72 % et -11,11 % respectivement. La forêt secondaire a enregistré une progression de 2,51 km2, pour un taux de changement de plus de 8 %. La réduction de la mangrove est faible en superficie et en taux de changement. Les configurations spatiales de la majorité des classes n’ont pas véritablement changé, à part pour le bâti qui empiète sur la forêt secondaire et se rapproche de la mangrove, principalement au sud-ouest de la zone d’étude.
Dynamique de l’occupation du sol entre 2000 et 2014
La période 2000-2014 est marquée par des changements importants dans la zone d’étude (Figure 3). La tendance générale indique des modifications significatives dans les classes du bâti, les sols nus et la forêt secondaire (Tableau 5).
Les surfaces anthropisées (bâties) ont considérablement progressé entre 2000 (7,37 km²) et 2014 (13,61 km²), soit une évolution de 6,24 km² sur 14 ans pour un taux de changement important de 45,85 %. Malgré sa faible superficie totale, le gain d’espace est également constaté pour les sols nus (4,32 km²) qui enregistrent le taux de changement le plus élevé (62,34). À l’inverse, les classes forêt secondaire et mangrove ont régressé de 6,94 km² et de 4,09 km2, avec des taux de changement respectifs de -29,52 % et -10,98 %. L’espace occupé par les cours d’eau enregistre une très faible différence (0,46 km2).
L’analyse de la configuration spatiale des deux classes ayant subi les plus importantes modifications en surface, soit la forêt secondaire et le bâti, fait ressortir des changements beaucoup plus importants dans la partie sud de la zone d’étude (Figure 4). La partie nord connait peu de changements. La conversion de la classe forêt vers la classe bâti ou sol nu reste le phénomène le plus important (illustré par les planches photographiques 1 et 2).
Figure 4 : Dynamiques de la forêt secondaire et du bâti, 2000-2014
Cliché : 24 octobre 2013
Planche photographique 1: Construction des logements dans la zone d’aménagement de Bikélé, 2013
La planche photographique 1 montre une partie des sites lotis de Bikélé existants en 2013, soit la Cité des Mines, habitée, et le lotissement aménagé par la société EBACORE, en construction. Cette zone correspond à la grande tache rouge au centre-est de la figure 4.
Cliché : 27 Juin 2014
Planche photographique 2: Transformation de la forêt secondaire en sols nus pour l’extension des logements sociaux à Bikélé, 2014
La planche photographique 2 présente le projet de 5000 logements de Bikélé en cours d’aménagement en juin 2014. Cette zone correspond à la grande tache rouge au centre-est de la figure 4 vers les limites du Parc Akanda. Les anciennes habitations y ont été pour la plupart expropriées et la forêt secondaire rasée jusqu’aux limites du Parc National d’Akanda, empiétant sur sa zone tampon.
Globalement, une très grande surface de la zone d’étude ne présente aucun changement, les classes y constituent 52,36 km2 de la zone d’étude (Tableau 6). Ainsi, un peu plus de 30 km2 de l’espace étudié à Bambouchine-Bikélé ont été affectés par des modifications de natures diverses, soit des gains (16,94 km2) ou des pertes (15,50 km2) dans l’occupation du sol.
Tableau 6 : Surfaces affectées par les changements de l’occupation du sol, 2000-2014
DISCUSSION
Le contexte scientifique global, et gabonais en particulier, voit le développement des outils de la télédétection comme un moyen pour l’amélioration de la prise de décision. En effet, l’utilisation de la télédétection pour suivre la déforestation est devenue courante et efficace. Grâce à elle, en complément des méthodes de terrain, plusieurs études réussissent à identifier les principaux moteurs de la périurbanisation et de la déforestation périurbaines (Eloy et Le Tourneau, 2009; Maréchal, 2012 ; Munyemba Kankumbi et Bogaert, 2014 ; Balole et al., 2015). Dans ce cadre, la connaissance des changements de l’occupation du sol reste essentielle pour mener à bien les projets de gestion du territoire. La région de Libreville, dans laquelle se concentre la majorité des enjeux du fait de sa population qui représente près de la moitié du pays, n’enregistre que très peu de ce genre de travaux, fondamentaux pour les projets d’aménagement et de conservation.
L’utilisation des images Landsat à résolution de 30m permet généralement de produire des informations de bases, dans les pays où l’accès aux images à résolution plus fine reste difficile. Ces résultats doivent donc être affinés pour une gestion durable et rationnelle du territoire. Cependant, ils demeurent des indicateurs de l’état de l’évolution de l’occupation du sol, surtout parce que la quantité des images s’est améliorée. De plus, la méthodologie utilisée pour cette étude a permis de bien identifier les composantes préalablement répertoriées : forêt secondaire, mangrove, bâti, sols nus et eau.
Les territoires périurbains, dans lesquels se situe la zone d’étude, sont justement qualifiés d’ « espaces hybrides», ni tout à fait rural, ni tout à fait urbain. La limite entre ces deux espaces est désagrégée (Halleux et al., 2015 ; Trefon et Kabuyaya, 2015) et peut se déplacer rapidement. La croissance démographique peut y être très rapide puisque ce sont des zones qui accueillent les populations issues de l’exode rural et de l’exurbanisation (Trefon et Kabuyaya, 2015). C’est un lieu où il est difficile d’ « assurer le bien-être des populations » tout en préservant « les stocks de capital naturel, physique et humain ». (Halleux et al., 2015 : 21). Des conflits et des dégradations environnementales y surviennent inévitablement (Halleux et al.).
Afin de mesurer les transformations du paysage périurbain, les comparaisons de l’occupation du sol ont été effectuées entre 1990 et 2014. Mais le grand nombre d’artéfacts présents sur l’image de 1990 rendent la mesure de classes imprécise. Cependant, la localisation spatiale des nuages et leurs ombres sur l’image de 1990 laisse penser qu’ils masquent principalement la forêt secondaire et la mangrove. L’accroissement de la population de Bambouchine et de Bikélé entre 1990 et 2000, matérialisé par l’étalement du bâti, peut être considéré comme un indicateur des nouvelles pressions possibles sur les espaces naturels, principalement la forêt secondaire, plus proche des zones habitées que la mangrove. Cette dernière a besoin de moins de temps pour se reconstituer naturellement, dans les conditions bioclimatiques de la zone d’étude (Huberman, 1959; Mbodji, 2013, ERFDL).
Par contre, les transformations d’occupation du sol cartographiées et mesurées entre 2000 et 2014 sont plus fiables. Les variations des classes sont expliquées principalement par l’extension urbaine, un des trois facteurs principaux de déforestation identifiés dans le Bassin de Congo (Gillet et al., 2016), particulièrement intense entre 2000 et 2014. Cette évolution est une conséquence directe de la croissance démographique que connait l’agglomération de Libreville (Département Komo – Mondah), passant d’une population de 711 141 en 2003 à 907 883 en 2013, soit une augmentation de 28 % (RGPH 2003, RGPL 2013). Compte tenu de la saturation de la ville, les populations s’installent de plus en plus dans les zones périphériques au sud (Owendo), au nord (Akanda) et à l’est (Ntoum) de Libreville, concordant aux travaux de Trefon et Kabuyaya (2015).
Le niveau de transition est différent selon que l’on soit à Bambouchine, qui garde encore son caractère très rural ponctué de villages traditionnels, et Bikélé, nettement plus urbain dont certains quartiers ressemblent à des cités dortoirs pour des populations travaillant souvent en ville. Cette différence se ressent aussi dans la qualité des constructions: généralement plus modestes à Bambouchine, souvent en planches, et les résidences / villas modernes clôturées de Bikélé. Le type de clôture, élément caractéristique des zones urbaines, périurbaines et rurales, est effectivement relevé par Trefon et Kabuyaya (2015 : 38).
Théoriquement, le paysage périurbain se transforme d’une matrice naturelle à une agricole composée de champs de culture, pâtures et terres avec quelques bâtiments agricoles de base (Bogaert et al., p. 65), phénomène courant dans le Bassin du Congo (Gillet et al., 2016). Il pourvoit des produits alimentaires (agriculture et élevage) pour les citadins. Dans certains cas, c’est un « système agraire fondé sur l’abattis-brûlis » autour des villes qui est le principal moteur de la déforestation comme en Amazonie (Brésil) (Eloy et Le Tourneau, 2009 : 206).
Contrairement, ces transformations graduelles vers des espaces agricoles, généralement observées en Afrique, ne sont pas caractéristiques de la zone d’étude qui a connu une agriculture sur brûlis de subsistance très localisée sur fond d’exploitation forestière très ancienne et abandonnée. Les champs de très faibles surfaces ne sont utilisés que pour un laps très court avant d’être abandonnés. La forêt secondaire reprend vite sa place.
Les exemples où le paysage agricole périurbain est graduellement remplacé par des occupations du sol plus urbains (Bogaert et al., p. 65) sont nombreux : recul rapide devant l’avancée du front urbain accompagné d’une dégradation progressive du couvert végétal à Bignona au Sénégal (Mbade Sène, 2018 : 102) ; la transformation de la riziculture en d’autres cultures d’approvisionnement urbain (maraichères) ou d’autres activités économiques (briqueterie) à Madagascar (Olisoa, 2012).
Le passage au caractère urbain est plus marqué en zone de Bikélé où des zones forestières entières parsemées de quelques habitations, sont rasées pour laisser place aux lotissements. Ceci est bien illustré par la progression du bâti entre 2000 et 2014, tout comme la régression de la forêt secondaire. L’installation des populations, combinée aux politiques d’aménagement du gouvernement dans la zone d’étude, entraînent inéluctablement des pressions sur l’environnement. Ces politiques d’aménagement privilégient les constructions horizontales, consommatrices d’espaces, à la construction verticale. En particulier, c’est le cas du Plan d’Aménagement Zonal (PAZ) de Bikélé défini en 2009, d’une superficie d’environ 1300 ha dont une grande partie non aménagée. Les lotissements aménagés, eux, ont des surfaces et degrés d’avancement divers (SOGACER de 32,71 ha, EBACORE de 14 ha, la zone d’aménagement concerté de 34 ha, la Société Nationale de Logements Sociaux (SNLS) de 100 ha, la cité des Mines de 1,22 ha, le projet Goal de 8 ha, zone de relogement des déguerpis de 15 ha, DGSR de 11 ha, lotissement du Génie Militaire de 83 ha). En 2014, plusieurs logements sociaux sont toujours en construction (voir planches photographiques 1 et 2).
La zone d’étude n’est toutefois pas composée que de lotissements. Tel que le souligne Halleux, « Le peuplement des périphéries peu recherchées » se met « en place de manière anarchique et peu dense, souvent sous des formes irrégulières et sous-équipées en services de base » (Halleux, 2015 : 54).
Qu’il soit organisé ou non, ce caractère urbain est facilité par des voies de circulation ou des pistes qui forment un réseau complexe et fragmentent le paysage. À Bikélé, comme à Mokolo au Cameroun (Teweche, 2015 : 99), la route est un agent de développement urbain et de la périurbanisation. Elle est un facteur très important et non négligeable des changements du milieu (Bamba I, 2010). Elles est un précurseur de tout changement environnemental d’origine anthropique, car elle conditionne l’accessibilité et façonne le paysage.
Malgré la réduction de la classe mangrove, et comparativement à la forêt secondaire, la création du parc Akanda en 2002 et sa zone tampon (5 km autour du parc) limite l’expansion du bâti dans la zone, ce qui confirme que la conservation réduit les changements d’occupation du sol (Beresford et al., 2013). En effet, la plus grande surface de mangrove se retrouve protégée. De plus, l’accès difficile, des sols humides non propices à la construction et l’envahissement d’eau induit par les marées restreignent l’extension urbaine en zone de mangrove.
Les forêts périurbaines restantes peuvent approvisionner en produits ligneux et non-ligneux (Trefon et Kabuyaya, 2015 : 34) dont le bois-énergie, cas est assez répandu en Afrique (Marien et al., 2008). Mais les pratiques de prélèvements sur les ressources ne sont pas les mêmes dans notre zone d’étude qu’à Mokolo (Teweche, 2015 : 99) ou à Ngaoundéré (Tchotsoua, 2008). Quelques similarités aux zones urbaines autour du Parc National des Virunga en RDC (Balole et al. 2015), peuvent être décelées à Bambouchine. En effet, des prélèvements par les populations autochtones sur les ressources du parc existent (pêche, cueillette, coupe de bois) mais sont, dans bien des cas, limités voire interdits par les agents des parcs4.
Dans le cas de Bikélé, ce sont les politiques de logements et relogements qui affectent principalement l’intégrité de la foret et du parc. Ainsi, la régression de la forêt et l’anthropisation, donc la perte des valeurs biologiques, pourraient conduire au déclassement du parc, tel qu’avertissent Balole et al. (2015 : 92). Une redéfinition de la zone tampon du parc Akanda est une possibilité envisagée par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN, 2016 : 79).
CONCLUSION
La périphérie urbaine de Libreville enregistre des changements d’occupation du sol, particulièrement soutenus depuis 2000. En effet, les zones initialement couvertes de forêt secondaires sont peu à peu converties en zones bâties. Avec les projets de lotissements, nombreux dans la zone de Bikélé – Bambouchine, le tissu urbain ne cesse de s’étendre, poursuivant le phénomène de conversion.
La télédétection, combinée aux vérifications et validations de terrain, offre un moyen de suivre ces transformations sur de longues durées, autant qu’il existe des images exploitables. En effet, l’Afrique centrale, et en particulier le Gabon, présente une couverture nuageuse quasi constante qui offre très peu de fenêtres exploitables des images optiques. Malgré tout, grâce à la prise systématique de scènes, quelques sources de données peuvent être utilisées.
Libreville et sa périphérie offre à la recherche un cadre singulier de cohabitation entre l’extension urbaine soutenue et la volonté de préserver les sites naturels d’exception. Cette signature particulière rend le suivi des changements d’occupation du sol particulièrement important.
Malheureusement, malgré la présentation des résultats de cette étude aux institutions locales intéressées; il semble qu’il n’y ait que l’Agence Nationale des Parcs Nationaux qui y ait trouvé des bases pour améliorer les activités de gestion et de conservation du parc concerné et pour réaliser d’autres études dans les autres parcs. L’Agence Gabonaise d’Études et d’Observation Spatiales quant à elle, a récemment signé un partenariat avec l’Université Omar Bongo afin de faciliter la collaboration avec le Laboratoire de Géomatique de Recherche Appliquée et de Conseil (LAGRAC). Les autres collaborations espérées n’ont pas encore abouties.
Notes
- Au niveau régional, il s’agit d’initiatives telles que la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), l’Observatoire des Forêts d’Afrique centrale (OFAC), le Programme d’appui à la conservation des écosystèmes du bassin du Congo (PACEBco), le Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale (RAPAC), le programme ECOsystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (ECOFAC), le Projet de renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique centrale à travers la gestion durable des produits forestiers non ligneux (PFNL), le Projet CoForChange.
- Décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la Commune de Ntoum et fixant leurs limites et leurs sièges.
- Catalogue en ligne EarthExplorer de l’United States Geological Survey (USGS). https://earthexplorer.usgs.gov/
- Information issue des entrevues auprès des Chefs de Village de la zone de Bambouchine.
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Remerciements
Nous tenons à remercier l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’Agence Française de Développement (AFD) agissant pour le Fond Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), via le projet « Renforcement des capacités et accès aux données satellitaires pour le suivi des forêts en Afrique Centrale et de l’Ouest » (GEOFORAFRI) dont la coordination scientifique, technique et financière a été confiée à l’IRD. En particulier, nous souhaitons mentionner les personnes ci-après : Mr Robert ARFI, Mme Thérèse LIBOUREL et Mr Benoît MERTENS.
Pour citer cet article
Référence électronique
OKANGA-GUAY Marjolaine, MPIE SIMBA Cédric, NDONGHAN IYANGUI Nadine, MOUSSAVOU Ghislain, OBIANG EBANEGA Médard, BIBOUTOU Armel Stemy, NKOUMAKALI Bruno & MINTSA NGUEMA Rodrigue (2018). «Transformations des paysages périurbains de Libreville (Gabon) : dynamiques de l’occupation du sol par télédétection de la zone de Bambouchine – Bikélé, 1990-2014 ». Revue canadienne de géographie tropicale/Canadian journal of tropical geography [En ligne], Vol. (5) 2. En ligne le 25 décembre 2018, pp. 25-33. URL: http://laurentian.ca/cjtg
Auteurs
OKANGA-GUAY Marjolaine
Université Omar Bongo
Laboratoire de Géomatique et de Recherche Appliquée et Conseil (LAGRAC)
Libreville (Gabon)
Email: m_okanga_guay@yahoo.fr
MPIE SIMBA Cédric
Université Omar Bongo
Laboratoire de Géomatique et de Recherche Appliquée et Conseil (LAGRAC)
Libreville (Gabon)
Email: cedricmpie@gmail.com
NDONGHAN IYANGUI Nadine
Université Omar Bongo
Laboratoire de Géomatique et de Recherche Appliquée et Conseil (LAGRAC)
Libreville (Gabon)
Email: n_iyangui@yahoo.fr
MOUSSAVOU Ghislain
Institut de Recherche sur d’Écologie Tropicale (IRET)
Centre Nationale de Recherche Scientifique et Technologie, Libreville (Gabon)
Email: moussavou@gmail.com
OBIANG EBANEGA Médard
Université Omar Bongo
Laboratoire de Géomatique et de Recherche Appliquée et Conseil (LAGRAC)
Libreville (Gabon)
Email: obiang_medard@yahoo.fr
BIBOUTOU Armel Stemy
Université Omar Bongo
Laboratoire de Géomatique et de Recherche Appliquée et Conseil (LAGRAC)
Libreville (Gabon)
Email: biboutou8@gmail.com
NKOUMAKALI Bruno
Université Omar Bongo
Laboratoire de Géomatique et de Recherche Appliquée et Conseil (LAGRAC)
Libreville (Gabon)
Email: nkoumakali_bruno@yahoo.fr
MINTSA NGUEMA Rodrigue
Institut de Recherche sur d’Écologie Tropicale (IRET)
Centre Nationale de Recherche Scientifique et Technologie, Libreville (Gabon)
Email: rodriguemintsa@yahoo.fr