Espace rural Toura et développement local : portrait d’un territoire contrasté en recomposition et en transformation

Toura rural areas and local development: portrait of a contrasted territory in undergoing change and transformation

Moustapha SOUMAHORO


Résumé: L’articulation de l’espace rural toura avec le développement local se construit sur un mode de régulation complexe axé à la fois sur les contraintes, les potentialités offertes par le territoire mais aussi sur les besoins exprimés par les acteurs locaux. Cette réalité entraîne une transformation et une recomposition spatiale du pays toura autour d’un déterminisme territorial et d’un possibilisme villageois relativement embryonnaire dont la survie tient dans sa capacité à soutenir des initiatives locales et à encourager l’élaboration de projets. À partir des données secondaires et une enquête terrain, l’article fait un portrait du territoire et ressort un contraste territorial d’involution du Sud-Ouest vers le Nord-Est expliqué par l’orographie, l’activité agricole, la démographie, les projets et les besoins des populations locales.  

Mots clés: Territoire, développement local, besoins, paysans toura, structuration spatiale  

 

Abstract: The articulation of the Toura rural space with the local development is built on a complex mode of regulation centered at the same time on the constraints, the potentialities offered by the territory but also on needs expressed by the local actors. This reality involves a transformation and a spatial reorganization of the Toura country around a territorial determinism and of a relatively embryonic people possibility that survival depend on the capacity of supporting local initiatives and encouraging the development of projects. Using secondary data and a field survey, the article draws a portrait of the territory and shows a territorial contrast of involution from South-West to North-East, explained by orography, agricultural activity, demography, projects and the needs of local people.  

Keywords: Territory, local development, needs, Toura peasant, spatial structure  

 

Plan

Introduction
Pour mieux comprendre la dynamique territoriale rurale toura : une approche méthodologique axée sur trois étapes
Accessibilité et dynamisme démographique : facteurs de développement et de structuration du territoire
Production agricole et dynamisme du territoire : un diagnostic territorial difforme entre le sud (culture de rente) et le nord (culture de vivrière)
La dynamique de l’intervention étatique, du niveau organisationnel et de l’implication dans les projets : une emprunte marquée dans le territoire
La structuration spatiale du territoire Toura : un contraste interne fort édifiant mais un manque de polarisation territoriale
La structuration de l’espace rural et hiérarchisation des besoins des acteurs locaux : présence d’un lien de causalité
Conclusion

 

Texte intégral                                                                                Format PDF

INTRODUCTION

Dans l’espace rural toura, le développement local se construit sur un mode de régulation assez complexe axé à la fois sur les contraintes et les potentialités offertes par le territoire mais aussi sur les besoins exprimés par les acteurs locaux et particulièrement sur la matérialisation de ces besoins dans l’espace rural villageois. Ces contraintes et ces potentialités constituent des défis majeurs auxquels doivent faire face les paysans. Elles varient fortement sur le territoire et peuvent être accentuées ou non en fonction de la dynamique spatio-structurelle interne qui prend en considération la répartition des populations, la pression démographique sur le milieu, le niveau organisationnel des paysans, le degré d’intervention étatique, l’accessibilité au territoire, la pratique agricole, l’organisation et la structuration de l’espace par les hommes mais aussi en fonction de la capacité de ces derniers à lier les enjeux du développement du territoire à la satisfaction de leurs besoins.

Dès lors, l’interface qui se crée entre la satisfaction des besoins et les réalités territoriales constitue le socle sur lequel toute stratégie de développement local doit être pesée et conçue par et pour les acteurs locaux. De telle prise de position, rejoignent les propos de Ph. Aydalot cité par Christiane Gagnon et al. (2008) pour lequel « c’est dans le cadre local, par la mise en valeur de ressources locales, et avec la participation de la population que le développement pourra répondre aux besoins de la population » en s’appuyant sur une dynamique sociale, culturelle et économique concertée, impulsée par des acteurs individuels et collectifs appartenant à une communauté (Soumahoro, 2003; Lévesque, 2002; Prévost, 2001; Decoster, 2004; Pecqueur, 1989; Vachon, 1993; Bruno, 2002). C’est aussi l’expression de la volonté d’une collectivité de prendre en main son milieu, d’intervenir sur son propre devenir et sur toutes ses étapes (Klein, 2006; Ouédraogo, 1990; Kato, 2005: Favreau et Fréchette, 2002) marquée par la volonté d’agir sur les mécanismes sociaux, politiques et économiques qui en conditionnent le plein épanouissement (lzola, 2005; Hugues, 1989: Konaté et al, 1999). Ce développement-là, découle notamment de la capacité d’une communauté à identifier et à relever les défis du développement, aux acteurs locaux à élaborer une vision de leur territoire, à élaborer un plan ou une stratégie d’action et en faire le suivi.

Le territoire rural toura, support et en même temps outil de ce développement local se transforme, se fragmente et se structure. En fait, on observe une recomposition spatiale autour d’un déterminisme territorial dont les contours restent à analyser et d’un possibilisme villageois relativement embryonnaire dont la survie tient dans sa capacité à soutenir des initiatives locales et à encourager l’élaboration de projets sur la base de principes de concertation et de participation. Dès lors, est-il approprié de parler d’un processus de marginalisation ou du moins de dévitalisation territoriale dépendant étroitement de la satisfaction ou de l’insatisfaction des besoins des populations locales? En d’autres termes est-ce que la dynamique de structuration de l’espace rural actuel constitue un déterminant majeur dans l’identification et l’affirmation des besoins des populations rurales. Autrement dit, est-ce que les besoins des acteurs locaux se hiérarchisent, se justifient en fonction des réalités territoriales ?

La présente étude vise donc à mettre en interaction les composantes territoriales avec les besoins des communautés locales dans une perspective dynamique. L’analyse de cette interaction se fera en cinq démarches. Dans un premier temps, nous présentons l’accessibilité et le dynamisme démographique comme facteurs de développement et de structuration du territoire. Dans un deuxième temps, nous analyserons la relation entre la production agricole et le territoire. Après, on portera une réflexion sur l’impact de la dynamique de l’intervention étatique, le niveau organisationnel et la participation des acteurs locaux sur le territoire. Ensuite nous présenterons la structuration spatiale actuelle du territoire toura. Finalement, nous terminerons sur la mise en relation de la structuration de l’espace rural avec la classification et la hiérarchisation des besoins des acteurs locaux.

POUR MIEUX COMPRENDRE LA DYNAMIQUE TERRITORIALE RURALE TOURA : UNE APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE AXÉE SUR TROIS ÉTAPES

Afin de mieux comprendre les facteurs de la dynamique territoriale, nous avons opté pour une démarche en trois étapes. La première étape était axée sur la collecte des données secondaires. Au niveau de la première étape, il s’agissait de recueillir de manière systématique les informations générales sur les 69 villages1 que compte le pays toura. Les résultats obtenus confrontés aux données de l’ANADER (Agence nationale d’appui au développement rural) ont permis d’établir une classification des villages portant sur la population rurale, l’économie rurale, les organisations villageoises, l’encadrement du monde paysan et l’accessibilité au village. Ensuite, les données ont été codifiées, traitées et analysées puis catégorisées. La seconde étape a été de choisir, à partir de certains critères liés au niveau du développement, 15 villages à visiter. Lors des visites, nous avons eu des rencontres collectives (groupées) avec le conseil du village et les responsables des associations, des femmes et des jeunes. À cette étape, nous avons recueilli certaines données primaires sur la situation générale de chaque village. Ces données ont permis d’établir un profil/portrait du niveau de développement de chaque village. La deuxième étape a porté sur le choix définitif de quatre villages pour une étude de terrain plus approfondir. La troisième étape a été celle de la cueillette des données primaires. Ces données ont été collectées auprès de 120 paysans, des associations villageoises et des conseils de village dans quatre communautés rurales (Gbagouiné, Gouané, Gaoté et Kpata) du pays toura (voir carte 1) dans le courant du premier trimestre de 2000.

Carte1_Localisation

Carte 1 : Carte de localisation et d’étude

La collecte des données visait principalement à obtenir des informations auprès des personnes et groupes de personnes à travers le focus group par des discussions et entrevues semi-dirigées. Les discussions ont porté sur les actions initiées par les paysans et sur les interventions externes en particulier celle de l’État dans les villages respectifs, sur les contraintes et les potentialités du territoire, sur le niveau organisationnel des villages, sur l’agriculture et l’accessibilité aux villages. Les discussions et entrevus ont été enregistrés sur support audio et transcrites. Les comptes rendus in extenso réalisés ont été, par la suite, à l’aide d’un processus de codification sur Excel classifiés en fonction des thèmes abordés par les intervenants. Les analyses et interprétations ont été faites à partir de cette classification et des comptes rendus in extenso. Les informations obtenues ont permis de faire une analyse des besoins des paysans et de comprendre la dynamique qui sous-tend la structuration de l’espace rural toura.

ACCESSIBILITÉ ET DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE : FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT ET DE STRUCTURATION DU TERRITOIRE

À l’image de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, l’excentricité du pays toura constitue un handicap majeur dans l’intégration à l’architecture spatiale nationale. Il est localisé à plus de 600 km des centres nerveux de l’économie et des décisions politiques. Le pays toura subit l’effet de la distance et est en retrait des grands axes économiques à cause de l’éloignement des pôles urbains importants et de la déficience des infrastructures de communication. Au niveau régional, l’originalité du relief fait de l’espace toura un espace marginal. Les difficultés de liaison à l’intérieur du territoire en font un territoire peu accessible. L’arrière-pays constitue, ainsi, une vaste région enclavée et les liaisons entre les villages sont difficiles. Les pistes secondaires sont d’accès difficiles et parfois impraticables. De ce fait, l’espace toura est faiblement arrimé à l’espace régional.

Les hautes terres et massifs montagneux occupent la grande majorité du pays toura. Le massif de Man (Monts des Dan et Monts des Toura) forme un ensemble compris entre 500 et 1000 m d’altitude. Les monts des Toura, prolongement du massif de Man, occupent la moitié du pays toura et 38 villages y sont situés. Les dômes, encapuchonnés d’un manteau forestier ou intégralement découverts laissent la place, par endroits, à des formes beaucoup plus agressives où l’on reconnaît de véritables pics plus ou moins déchiquetés comme la diagonale d’orientation NNO-SSE qui part du sud du village de Somba au sud du village de Gouiné. Le massif montagneux au sud de Gouiné, d’orientation SOO-NEE et d’altitude supérieure à 900 m constitue une barrière naturelle entre le Gbualasè et le Yiligelesè. Le Liwasè est couvert à 80 % de massif montagneux d’altitude supérieure à 900 m avec des pentes fortes et des sommets élevés. Il est le territoire le plus accidenté du pays toura. Les ensembles massifs de 600 à 900 m couvrent d’importants territoires du Naosè, du Liwasè, du Gbualasè, Yiligelesè et du Boosè.

Au nord, dans le Boosè, l’altitude moyenne se situe entre 500 et 600 m, malgré quelques sommets s’élevant aux environs de 900 m. Cette zone donne l’impression d’un haut plateau formé d’une succession de collines et de chaînons, soit à sommets tabulaires, soit, au contraire, à crêtes relativement aiguës. Entre ces deux ensembles, se place une vaste dépression occupée par le Bafing (Gouan). L’altitude y est partout légèrement inférieure ou égale à 500 m ; seules quelques buttes isolées, généralement cuirassées, dominent le paysage. C’est dans cette zone que se fait, réellement, le contact forêt-savane. Dans la partie sud et est du Guasè et une grande partie du Walu-kuluko, l’altitude moyenne se situe entre 300-500 m et annonce la dépression du Sassandra. À l’est du pays toura, le fleuve Sassandra coule du nord vers le sud et occupe une zone légèrement ondulée s’inclinant du nord vers le sud de 350 à 200 m et drainant dans son sillage les localités situées dans son bassin versant. Sept localités de l’est du Boosè, du Walu-kuluko et de l’extrême est occupent des territoires d’altitude inférieure à 300 m. Le massif montagneux confère au relief un paysage très mamelonné, un foisonnement de lourdes croupes avec des vallées montagnardes. Le relief constitue un ensemble complexe et cohérent dont les éléments ont entre eux des relations, ce qui donne une apparence d’homogénéité orographique à l’ensemble du territoire mais paradoxalement constitue une barrière qui rend difficile l’accessibilité au territoire. L’indice d’accessibilité territorial (cf. carte 2) calculé montre une hétérogénéité dans l’accessibilité.

Carte2_Indice territorial

Carte 2 : Indice d’accessibilité territorial

Ce gradient d’accessibilité épouse la configuration orographique de l’ensemble du territoire selon un axe d’involution SO-NE sous forme de couronne. De ce fait du sud vers le nord, l’accessibilité devient de plus en plus difficile. La première couronne qui s’articule autour du Naosè et du Guasè est d’accès facile. Quant à la seconde couronne, épicentre d’une zone orographique importante qui constitue une barrière, l’accès est très difficile dans le Liwasè et le Gbualasè à l’exception du Yiligelesè où l’accessibilité est relativement facile. La troisième couronne qui s’inscrit dans le prolongement de la deuxième couronne fait du Boosè et dans la moindre mesure le Walu-kuluko une zone d’accès très difficile.

La répartition de la population et la densité démographique suivent la même logique. La désarticulation au niveau spatial est marquée par l’inégale répartition des villages sur le territoire toura (cf. carte 3).

Carte3_Densite demographique

Carte 3 : Densité démographique

Le Guasè concentre la plus forte population. Il est suivi par le Naosè. La plus faible population se rencontre dans le Walu-kuluko. L’analyse de la densité donne une lecture différente et les disparités dans ce cas sont très marquées. La densité varie entre 2 et 49 hab./km2. Les régions du Boosè, Gbualasè, Yiligelesè et le Walu-kuluko ont une densité de population inférieure à 10 hab./km2. Le Boosè a la densité la plus faible de 2,17 hab./km2. Cette très faible densité s’explique par l’étendue du territoire, mais surtout par la présence du parc du Mont-Sangbé. Le parc créé par décret 76-215 du 19/02/1976 couvre une superficie de 95 000 ha, soit plus des trois quarts du Boosè et une partie sud du pays Mahou. La population en a été progressivement exclue. À l’est, la grande étendue du Walu-kuluko contraste avec les quatre villages qu’elle abrite. Elle a une densité de 4,60 hab./km2. Le Yiligelesè et le Gbualasè ont respectivement 7,71 hab./km2 et 6,11 hab./km2. Ces quatre régions constituent l’arrière-pays à faible densité. Les quatre autres villages qui ceinturent les villes de Biankouma, Gbonné et Man ont une densité moyenne supérieure à 20 hab./km2. Naosè a une densité de 24,10 hab./km2, suivi en cela du Liwasè (22,04 hab./km2) et du Guasè (21,35 hab./km2).

Le peuplement et la densité ont des incidences sur la répartition et la taille des villages toura. Il se caractérise par la présence d’une diagonale d’orientation NW-SE et “d’involution” SO-NE. Les villages s’inscrivent de manière séquentielle dans cette diagonale. La diagonale qui part de Dio (Naosè) jusqu’à Douené (Guasè) balaie les trois sè les plus peuplés à savoir : Naosè, Liwasè et Guasè. Elle regroupe tous les gros villages toura. C’est dans ces trois régions que se concentrent le plus grand nombre de villages. Ces villages ceinturent en quelque sorte les grandes villes de Biankouma et Man et la sous-préfecture de Gbonné. La deuxième diagonale qui part du Sud de Gaolé (Boosè) au Sud de Nané (Walu-kuluko) couvre le Gbualasè et le Yiligelesè et regroupe des villages à moyenne population et un nombre moyen de villages. Au-delà de la deuxième diagonale qui couvre le Boosè et le Walu-kuluko regroupe un grand nombre de petits villages à faible population. L’observation du gradient d’involution d’orientation SO-NE met en exergue cette décroissance du nombre de villages et de la population du SO vers le NE. Plus, on s’éloigne de la diagonale proche de l’axe Biankouma-Man, plus l’effet de la distance se fait sentir; plus l’éloignement est important et l’enclavement plus accentué et la population diminue.

PRODUCTION AGRICOLE ET DYNAMISME DU TERRITOIRE : UN DIAGNOSTIC TERRITORIAL DIFFORME ENTRE LE SUD (CULTURE DE RENTE) ET LE NORD (CULTURE DE VIVRIÈRE)

L’espace rural toura s’identifie à celui de l’agriculture. C’est un espace ressource autour duquel a été principalement pensé et organisé l’espace rural jusqu’à maintenant, et ce, essentiellement à cause du poids économique et social de l’agriculture. L’usage productif de cet espace repose sur la mobilisation des ressources spécifiques ou particulièrement abondantes dans l’espace rural. Ces ressources font l’objet d’une valorisation économique des cultures de rentes comme le café, le cacao et les cultures vivrières de subsistances en particulier le riz. Cette valorisation suit une ligne fractionnelle entre la zone sud forestière et la zone du nord savanicole. Cette ligne est largement conditionnée par les éléments pédologiques, orographiques et climatiques. La végétation détermine les potentiels et les contraintes qui influent sur les pratiques agricoles et les types de production.

Le potentiel du milieu est sa grande capacité à intégrer tous les types de culture compte tenu de sa position de milieu tampon entre forêt et savane. Le territoire connaît, avec des nuances, un climat humide toute la majeure partie de l’année. Cette situation rend le territoire propice au développement agricole avec une précipitation moyenne de 1400 mm. Le cycle végétatif est long. La richesse floristique et la très faible variation de la température au cours de l’année sont des atouts majeurs pour l’agriculture. Cependant, les contraintes liées à la spécificité du milieu toura ne sont pas à négliger. L’absence d’espace de culture dans les zones orographiques prononcées constitue une contrainte majeure dans la pratique agricole et l’expansion même de l’activité agricole. Des sites précaires, impropres à l’agriculture comme les flancs des montagnes ou même les sommets sont utilisés sans innovation dans la pratique agricole.

En effet, les paysans prennent peu de mesures pour éviter l’érosion. Cela a pour conséquence d’accroître les pertes en terre et le comblement des cours d’eau par les produits d’érosion ainsi que l’appauvrissement des sols de culture au niveau des zones de départ. L’obstacle que constitue le relief montagneux pour la pratique agricole fait du pays toura une zone marginale. Les surfaces cultivables sont réduites et les sols sont d’une grande susceptibilité à l’érosion à l’exception du pourtour frontalier est et de la dépression du Bafing. Le développement de la cacaoculture se heurte aux conditions climatiques locales et aux difficultés du relief avec ses conséquences sur la qualité des sols. Les sols, généralement, fortement, désaturés ne siéent pas à la cacaoculture qui a besoin d’eau et d’humidité. Cette cacaoculture se fait généralement dans les vallées, le long des forêts galeries et est le fait de quelques paysans seulement.

La zone de transition que constitue le pays toura lui confère des potentialités et des vocations agricoles hétéroclites. De part et d’autre de cette zone, la démarcation devient plus nette entre la forêt et la savane selon qu’on évolue vers le nord ou vers le sud. Cette zone de transition confère à l’activité agricole un destin contrasté marqué par la dominance de l’agriculture de subsistance (riz pluvial) dans la partie nord et par l’activité agricole spéculative (le café) dans la partie sud. De l’analyse de l’indice de production de culture de rente et de subsistance (cf. carte 4 et 5), il en ressort un portrait nette de la réalité agricole toura suivant une logique territoriale emboitée dans une couronne d’orientation SO-NE.

Carte4_Indice de prod cafe_cacao

Carte 4 : Indice de production agricole de rente

Carte5_Indice de prod vivriere

Carte 5 : Indice de production agricole vivrière

La première couronne qui s’articule autour de la diagonale d’orientation NO-SE dans le corridor de l’axe Biankouma-Man constitue la zone de forte production de culture de rente (café-cacao). Elle est composée essentiellement du Naosè et le Guasè avec, cependant, une exception dans le Liwasè où on observe une faible production. La deuxième couronne qui suit dans un rayon de 20 km, est une zone de production moyenne aussi bien que la troisième couronne qui recouvre le Boosè et le Walu-kuluko. Le Gbualasè, territoire tampon connaît une production moyenne. Avec la production de culture vivrière, le processus d’emboitement territorial est le même, mais cette fois dans le sens inverse.

La première couronne composée du Naosè, le Liwasè et le Guasè sont des territoires de faible production vivrière tandis que la deuxième et la troisième couronne respectivement du Gbualasè, le Yiligelesè, le Boosè et le Walu-kuluko sont des territoires de production vivrière avec une exception pour le Walu-kuluko où on observe une très forte production vivrière.

LA DYNAMIQUE DE L’INTERVENTION ÉTATIQUE, DU NIVEAU ORGANISATIONNEL ET DE L’IMPLICATION DANS LES PROJETS : UNE EMPRUNTE MARQUÉE DANS LE TERRITOIRE

La capacité d’une communauté à déployer une stratégie de développement en lien avec le contexte local s’avère un outil important dans le processus de développement territorial. L’enjeu fondamental réside dans l’aptitude à capter et favoriser l’intervention étatique dans le milieu. Il réside aussi dans la capacité à favoriser la participation des populations locales aux projets tout en favorisant un sentiment de coopération et de collaboration. L’enjeu repose aussi sur la capacité à amener les populations, elle-même à prendre leur avenir en main en créant et gérant des associations de développement. Ce qui ressort de nos constats, c’est que l’intervention étatique, la participation locale, le niveau organisationnel, le degré d’implication et la perception des initiatives permettent d’avoir plus ou moins une hiérarchie territoriale. L’indice d’intervention étatique (cf. carte 6) élaboré à partir des indicateurs comme l’ANADER, le FRAR (Fond Régional d’Aménagement Rural) et le lotissement laisse apparaitre une dichotomie spatiale caractérisée à la fois par une forte et une faible intervention étatique sur l’ensemble du territoire toura.

Carte6_Indice d_intervention etatique

Carte 6 : Indice d’intervention étatique

L’intervention étatique est importante dans la première couronne composée du Naosè et le Guasè. Dans la seconde couronne distante de 20 km, on assiste à une intervention moyenne de l’Étatdans le Liwasè et le Gbualasè. Tandis que cette intervention reste faible dans le Yiligelesè. La troisième couronne qui regroupe le Boosè et le Walu-Kuluko connait une très faible intervention étatique. Cette tendance s’observe aussi bien avec la participation villageoise aux projets de développement qu’à leur capacité organisationnelle au sein des structures associatives. L’indice de participation/association des villageois aux projets de développement élaboré (cf. carte 7) à partir des variables de participation aux projets et la participation aux projets FRAR montre clairement un gradient d’évolution d’une participation importante du Sud vers le Nord.

Carte7_Indice de participation

Carte 7 : L’indice de participation/association des villageois aux projets de développement

Dans la partie Sud du territoire, qui renferme la première couronne, on observe successivement une forte participation dans le Naosè et le Guasè et une participation moyenne dans le Liwasè qui s’explique par l’avantage que ces différents territoires ont d’être intégrés à l’espace de développement des villes de Biankouma et de Man la capitale régionale de l’ouest. La déconnexion de la deuxième couronne de cette réalité laisse apparaitre une faible participation dans le Gbualasè et le Yiligelesè et une très faible participation dans le Boosè et le Walu-Kuluko. L’indice de développement organisationnel (cf. carte 8) élaboré en s’appuyant sur les indicateurs comme le GVC (Groupement à vocation coopérative), les associations de développement, les associations de femmes et de jeunes laissent apparaitre une logique d’emboitement territorial d’involution du Sud vers le Nord du territoire toura.

Carte8_Indice Dev Org

Carte 8 : L’indice de développement organisationnel

Le sud, dans la première diagonale NO-SE de la première couronne connait un très fort développement organisationnel dans le Naosè et le Guasè. Dans ces sous-territoires, on observe au niveau des populations locales un très fort engagement dans les associations. Cet engagement semble moyen dans le Gbualasè et le Liwasè dans la seconde couronne. Une exception faite à Yiligelesè qui tout en étant dans la seconde couronne, a un très faible développement organisationnel.

La troisième couronne qui regroupe le Boosè et le Walu-Kuluko a un faible développement organisationnel. Les trois indices utilisés ressortent une tendance structurelle de l’organisation du territoire qui permet de conclure à un atout de la partie Sud du territoire que celle du Nord. Cette structuration spatiale a-t-elle, cependant, une incidence sur la polarisation du territoire ?

LA STRUCTURATION SPATIALE DU TERRITOIRE TOURA : UN CONTRASTE INTERNE FORT ÉDIFIANT MAIS UN MANQUE DE POLARISATION TERRITORIALE

L’agencement de l’architecture spatiale toura constitue une particularité qui se traduit par une marginalité territoriale globale mais aussi par une discontinuité spatiale interne entre le Sud et le Nord. Elle est marquée par une inégale répartition de la population, une non-structuration spatiale, un niveau de production agricole, d’intervention étatique et de niveau organisationnel contrasté.

L’armature rurale constituée de villages n’a pas encore structuré l’espace toura. Les gros villages n’ont aucune incidence économique sur les petits villages environnants. Le nivellement de l’activité de production (basée sur le café et le riz pluvial) ne permet pas un effet d’entraînement susceptible d’apporter un élément structurant à l’espace. Les gros villages comme les petits villages ont une activité économique qui s’articule autour des mêmes types de productions. Hormis la réalisation de quelques infrastructures sociales (Dispensaire, école, maternité etc.), les villages se différencient plus par leurs poids démographiques que par leurs poids économiques. La capacité de structurer et d’organiser l’espace environnant à partir des activités économiques est faible. Dans le paysage toura, il n’existe pas vraiment de villages qui jouent le rôle de centre de services ou de pôle de développement. Cela ne permet pas une polarisation de l’espace et sa hiérarchisation économique. Les flux commerciaux entre les villages sont insignifiants et les marchandises circulent plutôt des villages vers Biankouma et Gbonné en suivant quatre axes routiers d’orientation nord-sud et est-ouest. L’absence de réseau routier inter-village constitue un handicap qui met à nu le problème de polarisation de l’espace. Le faible maillage du territoire ne permet pas l’émergence de pôles capables de hiérarchiser l’espace et de créer une dynamique spatiale porteuse d’une dynamique de développement à l’échelle régionale. Toutefois, le territoire toura dans sa structuration actuelle semble avoir une incidence sur l’identification et la priorisation des besoins.

LA STRUCTURATION DE L’ESPACE RURAL ET HIÉRARCHISATION DES BESOINS DES ACTEURS LOCAUX : PRÉSENCE D’UN LIEN DE CAUSALITÉ

Dans la partie précédente de notre analyse, nous avons tenté de porter un regard nouveau sur les dynamiques de l’espace rural en regard à l’interface entre contraintes et potentialités, entre accessibilité et densité démographique, entre production agricole et intervention étatique, entre participation aux projets et niveau organisationnel et, de là, de dresser une nouvelle typologie territoriale. Les résultats témoignent à la fois de la diversité et de la complexité des dynamiques territoriales qui ont cours dans le pays toura. Ainsi, la compréhension des facteurs qui la sous-tendent ne peuvent être totalement comprises dans le processus de composition/recomposition des territoires si on ne prend pas en compte les besoins des acteurs locaux dans ce processus. Cela exige au niveau des acteurs ruraux des actions visant à résoudre les questions posées par l’accès aux infrastructures, à la santé, à l’éducation et à la production agricole d’autant plus qu’elle touche à la survie des communautés et constitue l’essence même de la valorisation de l’espace rural.

Cette valorisation de l’espace rural dépend en grande partie des besoins exprimés par les acteurs locaux et de leurs capacités à pouvoir satisfaire à ces besoins. De ce fait, il se construit une relation de cause à effet entre les besoins, les initiatives, les projets et les aptitudes à les réaliser et le développement local susceptible d’apporter une valorisation de l’espace de vie du paysan. L’enquête exploratoire menée dans 15 villages arrivent à cette conclusion d’autant plus qu’elle a permis d’établir un lien entre le territoire, lieu de vie sur lequel se construit l’inspiration des acteurs locaux et les besoins qu’ils éprouvent et expriment. La synthèse des observations faites dans le tableau ci-dessous ressort une hiérarchisation des besoins exprimés qui s’encastre dans la structuration de l’espace rural en trois sous-territoires tel que mentionné précédemment dans la première partie de l’étude même s’il convient de souligner que la tendance générale a été la répétition des besoins relativement similaires dans chaque village.

Tableau_1

Tableau 1 : Comparaison entre intensités des besoins des paysans et la hiérarchisation des territoires

Toutefois, il se dégage une nuance tant au niveau des priorités qu’au niveau de l’urgence exprimé par les acteurs locaux. Cette urgence s’enracine à la fois dans les contraintes territoriales mais aussi dans le pragmatisme des villageois qui reconnaissent les limites de leurs capacités d’action quant à la mise en place de certains projets nécessitant obligatoirement l’intervention étatique et exigeant d’eux un réajustement constant de leurs priorités.

De l’observation faite sur le terrain, il ressort que le village de Kpata qui se localise dans la première couronne a des caractéristiques territoriales attractives avec des besoins prioritaires axés sur, premièrement, la finalisation de certains projets existants comme l’achèvement du dispensaire et la maternité; ensuite la lutte contre la médiocrité et la raréfaction des terres agricoles due à la surpopulation et finalement le reprofilage de la route afin d’améliorer la fréquence d’accès du village au transport en commun. Dans la seconde couronne qui concentre 11 villages enquêtés, la priorité est le désenclavement du territoire et son accessibilité. La création et l’entretien des routes sont pour ces villages le besoin prioritaire mais surtout l’élément déclencheur d’un possible développement. Ainsi, une fois le désenclavement réalisé, les autres besoins pourront être réalisés facilement. Le second besoin souligné est le transport aussi bien des personnes que des produits agricoles en particulier le café. Les infrastructures, certes en grande demande, sont la troisième priorité. Il s’agit des centres de santé, des écoles, de l’eau courante, de l’électrification, de magasin de stockage etc. La majorité de ces infrastructures n’existe pas dans ces villages qui ont des caractéristiques territoriales relativement attractives. La dernière couronne regroupe sur un territoire peu attractif 3 villages (Selé, Godigui et Gaolé 2) en raison d’un enclavement poussé qui s’explique en grande partie par l’absence de pont sur le fleuve Bafing. Ce qui fait du désenclavement la priorité absolu. Le transport vient comme la seconde priorité et ensuite les infrastructures qui n’existent dans aucun des trois villages.

Il ressort de cette analyse un déterminisme territorial en terme de contraintes et de potentialités qui conditionnent ou du moins influencent beaucoup la capacité d’action et d’initiation des acteurs locaux et par conséquent leurs besoins. Il apert une dichotomie territoriale dans la valorisation de l’espace toura en des sous-territoires qui gagnent (Benko et Lipietz; 1992) et ceux qui perdent (Côté, Klein et Proulx ; 1995). Les cycles de valorisation de l’espace rural résument bien cette tendance qu’on observe et dans laquelle un sous-territoire avec un fort potentiel s’intègre facilement à l’espace de développement dominé par l’axe Biankouma-Man tandis qu’un autre avec un faible potentiel se marginalise et dont l’intégration nécessitera de la part de la population locale des efforts internes et un appui de l’État ivoirien. La réalité de l’homogénéité territoriale, à première vue, du pays toura laisse apparaître un contraste territorial mettant à nu un gradient d’involution du territoire (cf. carte 9) du Sud vers le Nord avec un premier sous-territoire intégré, en progrès avec des besoins très importants à satisfaire. Le second sous-territoire intermédiaire en mutation exprime des besoins graves à satisfaire tandis que le dernier sous-territoire marginalisé et sous-développé est l’épicentre de tous les besoins non satisfaits. C’est le territoire où les besoins sont exprimés de la manière la plus extrême.

Carte9_Gradient d_evolution

      Carte 9 : Gradient d’évolution du territoire Toura

Ce constat permet, sans doute, de répondre à la préoccupation de départ. Il parait évident qu’au niveau du pays toura, on observe une recomposition spatiale autour d’un déterminisme territorial qui conditionne et agit sur les besoins des acteurs locaux et sur leurs priorisations.

CONCLUSION

Le relief, la végétation et le climat confèrent au pays toura un destin contrasté marqué par une dichotomie entre le nord et le sud. Les contraintes et les potentiels qui sont les faits du milieu conditionnent l’action humaine par leurs répercussions sur l’agriculture et sur les besoins des populations. Le nord, zone de savane et d’altitude peu élevée est le domaine de l’agriculture vivrière tandis que le sud forestier, au relief très accidenté, l’accent est mis sur la culture du café.

Ce territoire-là, subit une double marginalité marquée d’abord par son éloignement des centres de décisions et ensuite par les difficultés de liaisons entre les localités mais surtout par sa structuration en trois sous-territoires : intégré, intermédiaire et marginalisé. La population est très inégalement répartie. Les densités varient entre 2,7 hab./km2 à 49 hab./ km2. Les villages se concentrent pratiquement dans le sud-ouest autour de l’axe Biankouma-Gbonné. Les questions d’accessibilité, d’intervention étatique, de production agricole, de niveau organisationnel et d’implication dans les projets participent à ce marquage territorial difforme du Sud relativement intégré vers le Nord marginalisé. Le nivellement de l’activité économique axée sur une agriculture caféière ne permet pas une structuration de l’espace en pôle de développement.

Au-delà des constats, le présent article permet, sans aucun doute, d’esquisser, sur la base de l’interface du dynamisme de l’espace rural et des besoins des acteurs locaux, les bases d’une nouvelle typologie des territoires, typologie qui peut servir de cadre de référence pour des analyses futures, voire de mise en valeur du territoire toura. La volonté affichée de mettre dans une relation constructive les caractéristiques du territoire et les besoins exprimés par ceux et celles qui l’habitent permettra, du moins nous osons le croire, de porter un regard nouveau sur la diversité et l’interaction des déterminants du développement et de ses dynamiques, et ce, à l’échelle des communautés locales.

Or, au-delà des problèmes considérables que l’on peut envisager ou du moins appréhender dans la recomposition du territoire, il semble que quelques tendances lourdes ressortent de cette étude de la dynamique actuelle de l’espace rural toura. La façon dont elles interviennent laisse largement ouverte la réflexion sur les futurs possibles pour cet espace rural au cours des prochaines années. Il s’agit d’en citer juste deux qui retiennent notre attention : premièrement, l’évolution des finalités de l’intervention de l’État de Côte d’Ivoire dans le milieu rural ivoirien en général et en particulier dans celui du pays toura et deuxièmement la capacité des acteurs locaux, avec l’innovation et un fort appui externe, d’inverser la tendance actuelle. Ces deux tendances peuvent permettre de passer d’un déterminisme territorial fort à un possibilisme villageois plus agressif. Ce qui laisse d’ailleurs une porte ouverte à une future réflexion à ce sujet.

 

Notes de bas de page

1 Dans le cadre de cette recherche, l’enquête terrain a eu lieu en 2000. Les données du RGPH (Recensement Générale de la population et de l’habitat) en Côte d’Ivoire sont celles de 1998. Depuis 2000, il y a eu des changements majeurs dans le pays toura. En 2000, on avait 69 villages. Aujourd’hui, en 2018, on dénombre une centaine de villages. Il y a eu des créations et des regroupements de villages qui n’apparaissent pas nécessairement dans le présent article. Cette réalité a été vérifiée suite à la nouvelle enquête terrain réalisée de mai à août 2017 dont les résultats sont en cours d’analyse.

 

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Pour citer cet article

Référence électronique

Moustapha SOUMAHORO (2018). «Espace rural Toura et développement local : Portrait d’un territoire contrasté en recomposition et en transformation». Revue canadienne de géographie tropicale/Canadian journal of tropical geography [En ligne], Vol. (5) 1. En ligne le 15 mai 2018, pp. 08-16. URL: http://laurentian.ca/cjtg

 

Auteur

Moustapha SOUMAHORO
Professeur agrégé
Géographie
Université Laurentienne
Sudbury, Ontario, Canada
Courriel: msoumahoro@laurentian.ca