Vers les terres d’accueil en Afrique centrale : La vulnérabilité des réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad

Towards host lands in Central Africa: The vulnerability of Central African refugees in Cameroon and Chad

Joséphine LEMOUOGUE    


Résumé: Les réfugiés ayant fui les exactions en RCA, vivent dans des conditions de vulnérabilité plurielle au Cameroun et au Tchad. L’objectif de cet article est de contribuer à améliorer la résilience des demandeurs d’asile dans ces pays d’accueil. Les données portant sur les caractéristiques de la migration, les vulnérabilités y afférentes et les stratégies de résilience, ont été collectées, puis analysées suivant une méthode qualitative, pour la rédaction de cet article. Il en ressort que le Cameroun et le Tchad, pays hôtes déjà très pauvres, n’étaient pas préparés pour l’accueil et la prise en charge du flot de réfugiés. Dès lors, ces derniers font face à l’insuffisance des ressources, d’équipements et de services de base ; ce qui impacte négativement leurs conditions de vie. Les interventions des ONGs, couplées du rôle des États et de l’action communautaire, constituent des réponses partielles aux différents types de vulnérabilités engendrées.   

Mots clés: Migration forcée, Réfugié, Vulnérabilité, Résilience, Afrique Centrale  

Abstract: Refugees fleeing abuses in CAR live in various conditions of vulnerability in Cameroon and Chad. The purpose of this article is to help improve the resilience of asylum seekers in these host countries. Data on migration characteristics, associated vulnerabilities and resilience strategies were collected and analyzed qualitatively for this article. It shows that Cameroon and Chad, being very poor host countries, were unprepared for the reception and care of the waves of refugees. As a result, they face inadequate resources, equipment and basic services; which negatively impacts their living conditions. The intervention of NGOs, coupled with the role of the States and community action, are partial responses to the different types of engendered vulnerabilities.  

Keywords: Forced Migration, Refugee, Vulnerability, Resilience, Central Africa
 
 

Plan


Introduction
Contexte de migration de la RCA vers le Cameroun et le Tchad
La migration forcée impulsée par l’insécurité en RCA
La proximité géographique des trois pays favorables au refuge des migrants
Le contexte de pauvreté des pays hôtes exposant à la vulnérabilité
Les types de vulnérabilité des réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad
Un manque criard de ressources et de possibilités de production chez les réfugiés
Vulnérabilité liée au cadre de vie et à l’insuffisance des équipements de base
Une insécurité alimentaire conduisant à la malnutrition
La vulnérabilité de l’état de santé des réfugiés dans un système de soins limite
Conclusion : quelques stratégies de renforcement de la résilience des réfugiés face à la vulnérabilité

 

Texte intégral                                                                                Format PDF 


Introduction

De nombreuses personnes victimes des conflits meurtriers en République Centrafricaine (RCA) trouvent refuge dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Est du Cameroun et du Moyen Chari au Tchad, à la faveur de la proximité de ces pays (Ahidjo, 2015 ; UNHCR, 2016). Différents traités signés par ces derniers y expliquent l’afflux des migrants. En effet, le Cameroun et le Tchad ont fait preuve d’un engagement international, en matière d’encadrement des réfugiés, consigné dans de nombreux textes de loi et conventions relatifs aux droits de l’Homme et au statut des réfugiés (Laliberté, 2007 ; INSEED-Tchad, 2014 ; UNHCR 2015 ; Kamdem, 2016 ; Tamekamta Zozime, 2018).  Le Cameroun est signataire, comme le Tchad et beaucoup d’autres pays, de la convention de 1951 relative au statut des réfugiés (signée le 23 octobre 1961), du Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés, de la Convention de l’OUA de septembre 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Les populations victimes des conflits armés en RCA, en quête de protection, trouvent en ce contexte diplomatique une opportunité de refuge. Ils se ruent dès lors hors des frontières de la RCA, vers le Cameroun et le Tchad. Les réfugiés sont des Centrafricains et des Tchadiens et Camerounais migrants de retour, victimes des crises d’origine ethnico-religieuses et politiques en RCA. Ces demandeurs d’asile commencent à arriver au Cameroun et au Tchad par vagues à partir de l’année 2003 ; au fur et à mesure que la situation sécuritaire en RCA se dégénérait, leur effectif s’agrandissait. C’est entre les années 2013 et 2014 que le plus grand flot est arrivé.

L’UNHCR a mis en place depuis 2013, des sites d’accueil de ces populations dans les régions ci-dessus citées. Néanmoins, plus de 70% de celles-ci vivent en dehors de ces sites et disposent de moins d’accès aux services d’assistance humanitaire (UNHCR, 2016). Ces réfugiés aux conditions socio-économiques dérisoires et aux effectifs difficilement maîtrisables sont installés dans des camps de fortune ou dans des communautés, où les déterminants du bien-être sont les plus défavorables en général (UNHCR, 2015 ; Nations Unies au Cameroun, 2016 ; HCR et PAM, 2016). Les pays hôtes déjà très pauvres ne sont pas préparés pour l’accueil et la prise en charge de ces réfugiés dont les nombres augmentent très rapidement (Guiryam, 2018). On constate dès lors une vulnérabilité multidimensionnelle des immigrés (UNHCR, 2015).

L’objectif de cet article est de contribuer à améliorer la résilience des migrants centrafricains réfugiés au Cameroun et au Tchad, faisant face à la vulnérabilité sur plusieurs plans. Les données portant sur les caractéristiques de la migration, les vulnérabilités et les stratégies de résilience ont été collectées dans les régions d’accueil des réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad, ainsi que dans des centres de documentation et sites internet. Une analyse qualitative de ces données a été adoptée ensuite pour la rédaction du présent article dont les résultats orienteront différentes parties prenantes de l’humanitaire. Il ressort de l’analyse que les réfugiés font face à la vulnérabilité exprimée en termes d’absence d’abri, d’insécurité alimentaire et sanitaire, de difficultés d’accès aux équipements de base et à la ressource financière. Les actions des Organisations Non Gouvernementales (ONG), Organisations Internationales (OI) en présence dans la zone (UNHCR et ses différents partenaires), couplées du rôle des États et de l’action communautaire, constituent des contributions en guise de réponse aux différentes dimensions de la vulnérabilité. Toutefois, cette vulnérabilité persiste. Les nouveaux axes d’interventions s’inscrivent dans la logique d’autonomisation des ménages des réfugiés et d’appui aux services sociaux de base pour optimiser la résilience des immigrants.

Contexte de migration de la RCA vers le Cameroun et le Tchad

La migration internationale entre la RCA, le Cameroun et le Tchad est une migration sous régionale d’Afrique centrale, sous l’effet des conflits meurtriers. L’équilibre de la paix et de la sécurité étant perturbé en RCA, les populations victimes se ruent vers les pays voisins qui sont cependant essentiellement caractérisés par la pauvreté.

La migration forcée impulsée par l’insécurité en RCA

Les migrants de la République Centrafricaine vers ses voisins le Cameroun et le Tchad, sont des personnes fuyant des conflits opposant plusieurs forces armées en RCA. En effet, les crises politico-militaires et ethnico-religieuses en République Centrafricaine ont occasionné la migration des milliers de personnes hors de ses frontières (Hanryon 2014). Ces migrants sont des réfugiés centrafricains et des migrants de retour camerounais et tchadiens. Les migrants de retour sont des tchadiens et des Camerounais qui pour diverses raisons (les guerres au Tchad, la dictature du régime du président Hissein Habre, l’emploi ou les études), ont quitté le Tchad ou le Cameroun pour résider en RCA. Compte tenu de l’accentuation des violences en République Centrafricaine, ils sont revenus dans leurs pays d’origine.

Le principal motif de la migration c’est l’instabilité politique orchestrée par le coup d’État du général François Bozize en 2003 (Weyns et al., 2014, OXFAM 2016, Boniface 2017). Les demandeurs d’asile en ce moment étaient au nombre de 15 000 individus, constituant ainsi la première vague au Tchad tandis qu’en cette même période, ils étaient 48 800 personnes au Cameroun (OCHA, 2018 b). Cette première vague a été installée par le Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR) et ses partenaires humanitaires, dans les Camps de Yaroungou à l’ouest de Maro et celui de Belom à la sortie nord-ouest de Maro, ainsi qu’à Goré et Daha, dans les autres régions du sud du Tchad (OIM 2014, HCR 2016 ; Guiryam 2018) d’une part. Côté camerounais d’autre part, les réfugiés sont installés sur 314 sites et villages éparpillés dans les régions administratives du Nord, de l’Adamaoua et surtout de l’Est. En juillet 2014, le HCR avait recensé à l’Est seul, cinq principaux sites d’installation des réfugiés centrafricains à savoir Lolo (10 746 réfugiés) ; Mbile (9 310 réfugiés) ; Timangolo (6 288 réfugiés) ; Ngarisingo (673 réfugiés) ; Gado-Badzéré (14 997 réfugiés) ; soit un total de 42 014 réfugiés (UNCHR, 2016 ; Kamdem, 2016). Au fur et à mesure que le conflit opposant les Forces Armées Centrafricaines (FACA) du feu président Ange-Félix Patasse aux rebelles du général Bozize s’aggravait, les vagues spontanées de migrants traversaient les frontières (Abessolo 2004, Friedrich Ebert 2014, Weyns et al. 2014, OXFAM 2016). Ces vagues de réfugiés étaient accueillies à la frontière puis conduites dans les camps conjointement par les États camerounais et tchadien, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le HCR. Elles sont constituées d’hommes, de femmes et d’enfants (figure 1). C’est ainsi qu’il y eût des vagues de nouveaux réfugiés de 2007 à 2009 (Weyns et al., 2014).

Selon Larcher, 2014 et HCR 2016, les troubles politico-militaires qu’ont connu les régimes successifs des présidents François Bozize, Michel Djotodia, Catherine Samba Panza et l’actuel régime, ont orchestré la création du groupe de rébellion Séléka, du groupe d’autodéfense anti Balaka et la montée en puissance des bandits « coupeurs de routes ». Ces groupes ont orchestré la résurgence de l’instabilité en RCA, qui a provoqué de nouvelles vagues de départs en 2012, avec un pic en 2014. Ainsi en mars 2014, les pays voisins ont accueilli des centaines de milliers de réfugiés centrafricains dont 141 283 au Cameroun (70 221 dans les sites identifiés, 65 073 hors des sites et 5 989 enregistrés à Yaoundé et Douala), qui se sont ajoutés aux Centrafricains déjà réfugiés dans le pays (Tamekamta Zozime, 2018). Tandis que le Tchad totalisait à la même période, 30 163 réfugiés centrafricains (INSEED-Tchad, 2014) et 119 597 migrants de retour selon OIM 2016, installés à N’Djamena et sur les sites au sud du pays.

Le Cameroun est le pays de l’Afrique centrale qui accueille le plus grand nombre de réfugiés centrafricains (HCR, 2016, OCHA, 2018 a et b). Au total, près de 236 700[i]  réfugiés centrafricains résidaient au Cameroun en 2014 et étaient répartis sur plusieurs centaines de sites et villages dans les régions de l’Est (149 300 personnes), de l’Adamaoua (51 300 personnes), du Nord (16 000 personnes) et en zones urbaines (notamment 9 500 personnes à Yaoundé et 7 000 personnes à Douala) (OCHA, 2018). En juillet 2016, le HCR et l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) dénombraient 258 000 réfugiés centrafricains installés au Cameroun (cf. photos 1 & 2).

UNHCR mars 2017 . Cyril Bensimon, « Le Monde Afrique », 2017
Photos 1 & 2 : Le flot des réfugiés centrafricains dans les zones d’accueil

La photo 1 montre l’arrivée par camion d’une vague de réfugiés centrafricains au Tchad. La photo 2 est un cliché des réfugiés centrafricains installés dans un site de la région de l’Est du Cameroun.

La proximité géographique des trois pays favorables au refuge des migrants

Les raisons qui sous-tendent le choix du Cameroun et du Tchad comme destinations d’asile des Centrafricains sont diverses et variées. Outre les raisons diplomatiques, les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Est au Cameroun d’une part, du Moyen Chari, de Salamat et du Logone Oriental toutes au sud du Tchad d’autre part, sont limitrophes avec le nord (pour le Tchad) et l’est (pour le Cameroun) de la RCA (cf. figure 1).

Source : DIVA-GIS, LEMOUOGUE,2018
Figure 1 : Flux de migrations transfrontalières de la RCA vers le Tchad et le Cameroun

Les distances qui séparent la RCA des sites de refuge varient de 0 km à 200 km à l’intérieur du Cameroun et du Tchad (UNCHR, 2014). La localisation des sites aménagés pour les réfugiés au sud du Tchad est révélatrice de la proximité entre les pays. En effet, Maro situé dans la sous-préfecture de Sido Tchad, dans le département de la Grande Sido, est séparé de la RCA par le fleuve Moyen Sido (FIDH, 2014 ; Hanryon 2014). Du côté du Cameroun dans les régions concernées, il est recensé une trentaine de sites dont Garoua-Boulai, Gbiti, Mbai-Mboum, Kentzou, Ngaoui, etc. qui se trouvent sur la frontière. « Le Cameroun partage près de 800 km de frontière commune avec la RCA, sur laquelle les agences humanitaires ont dénombré plus de 30 points d’entrée de Centrafricains, outre ceux dissimulés ou non répertoriés. Trois principaux points ont été les plus utilisés, à savoir : Kentzou (Est), Garoua-Boulai (Est) et Ngaoui (Adamaoua)».

La proximité géographique est la première raison qui a poussé 72 % de réfugiés centrafricains à franchir la frontière pour trouver l’asile non loin de leur pays (Guiryam, 2018). Les réfugiés fuyant les conflits à pied pour la majorité ne pouvaient aller plus à l’intérieur des pays voisins, encore moins hors de la sous-région Afrique Centrale (Ahidjo, 2015). C’est pour cette raison qu’ils sont restés dans les régions limitrophes à la RCA dès lors qu’ils se sont sentis en sécurité.

Le contexte de pauvreté des pays hôtes exposant à la vulnérabilité      

Le rapport des Nations Unies sur les migrations internationales mentionne une augmentation de 2 % de migrants internationaux entre les années 2000 et 2017 au Tchad, du fait de l’afflux des réfugiés (OIM, 2017). Le Cameroun quant à lui est le pays de l’Afrique centrale qui accueille le plus de migrants (HCR, 2016, OCHA, 2018 a et b). Pourtant, ces deux pays sont parmi les plus pauvres au monde.

En effet, selon le rapport sur le développement humain du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) de 2015, le Tchad est classé au 170e rang sur 187 pays dans l’Indice de Développement Humain (IDH). La pauvreté, en hausse depuis les années 2000, y touche 58 % de la population sur les 11,2 millions d’habitants. Toutefois, parmi environ 78 % de ruraux que compte le pays, 87 % de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant est de 250 dollars en 2006 et 54 % de la population vivent sous le seuil de pauvreté  (RGPH2, 2009, ECOSIT3 2014, PNUD  2016).

Le Cameroun, peuplé de plus de 24 millions d’habitants, est classé au 153e rang sur 187 dans la liste de l’Indice de Développement Humain (IDH) de 2015. Plus d’un tiers de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Malgré une croissance économique soutenue, la pauvreté touche encore 38 % de la population. À elles seules, les régions du septentrion et de l’Est concentrent 65,5 % de la population pauvre du pays alors qu’elles n’abritent que 41 % de la population totale ; elles hébergent le plus grand nombre d’immigrants. Ces régions souffrent des crises aux facteurs conjoncturels et structurels. En plus d’être affectées par les crises des pays voisins, ces régions souffrent depuis longtemps d’une faiblesse des services de base et des infrastructures ainsi qu’un manque d’opportunités économiques. L’insécurité alimentaire chronique qui touche les populations des zones affectées symbolise l’imbrication de causes structurelles et de facteurs conjoncturels liés à la crise (OCHA, 2018).

De ce qui précède, les demandeurs d’asile arrivés massivement au Cameroun et au Tchad font face à la vulnérabilité pluridimensionnelle dans les pays d’accueil déjà en proie à la pauvreté. Les migrants sont entre autres les catégories les plus exposées. Les enfants en sont les plus touchés : au Cameroun aujourd’hui, les enfants nés dans les familles les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles que les autres de mourir avant l’âge de cinq ans, deux fois plus susceptibles de ne pas terminer l’école primaire et quatre fois plus susceptibles de souffrir d’une croissance retardée (Nations Unies au Cameroun, 2016).

Les types de vulnérabilité des réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad 

La vulnérabilité s’explique par des causes à la fois structurelles et conjoncturelles ; relevant respectivement de la responsabilité humaine et du milieu naturel. Elles comprennent entre autres l’instabilité politique, la pauvreté, les conflits agriculteurs-éleveurs, les changements climatiques, la limitation des ressources naturelles, etc. Cette vulnérabilité renferme plusieurs dimensions chez les réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad.

Un manque criard de ressources et de possibilités de production chez les réfugiés

Les réfugiés fuyant l’insécurité en RCA ont abandonné tous biens et activités rémunératrices, s’exposant ainsi à une pauvreté financière et matérielle certaine. Par ailleurs, les pays d’accueil des réfugiés ont des économies essentiellement pauvres, n’offrant quasi pas d’opportunités d’emploi aux réfugiés. « L’économie camerounaise étant très dépendante d’une agriculture et d’un élevage faiblement productif, 70% des Camerounais sont tributaires des activités agropastorales, qui sont d’ailleurs limitées par un accès faible aux intrants, des potentialités de transformation limitées et un manque de routes rurales » (OCHA/J-S Munie, 2018). Dès lors, la grande majorité des réfugiés exerce des activités de survie dans ou hors des sites de refuge.

Dans les pays et les régions affectés, l’impact économique des crises a été renforcé par des facteurs de vulnérabilités structurelles, réduisant un peu plus les moyens de subsistance disponibles pour les populations locales. Parmi les causes structurelles de sous-développement économique, l’insuffisance des infrastructures de réseau, le climat peu favorable des affaires et la dépendance aux échanges commerciaux frontaliers ont joué un rôle aggravant étant donné que les frontières sont régulièrement fermées en ces situations de crises sécuritaires.

Vulnérabilité liée au cadre de vie et à l’insuffisance des équipements de base

L’arrivée massive de réfugiés centrafricains a profondément affecté les ressources et services de base existants au Cameroun et au Tchad. (Ahidjo, 2015 ; Kamdem, 2016 ; UNCHR, 2016 ; OCHA, 2018 ; Guiryam, 2018), d’où la vulnérabilité prégnante dans les régions d’accueil.

Les réfugiés centrafricains et les migrants de retour sont hébergés dans les sites aménagés à cet effet par le HCR, dans des camps de fortune pour certains ou au sein des communautés d’accueil pour d’autres. Dans tous ces cas de figure, l’accès aux moyens de subsistance, à l’eau et aux services d’hygiène et d’assainissement reste limité. L’insalubrité du cadre de vie et l’absence des équipements de base pour les ménages privent les réfugiés de bien-être et de la bonne santé. À titre d’exemple, alors que la moyenne nationale du ratio du nombre d’habitants par personnel de santé au Cameroun est de 579, il s’élève à 1 170 à l’Extrême-Nord et à 1 798 au Nord. Il est relevé par le HCR et PAM en 2016 que le personnel de santé n’est souvent pas suffisamment qualifié et est en nombre réduit pour satisfaire la forte demande des populations. Les besoins des structures sanitaires (intrants, personnel, lits suspensions, ambulances) ont en effet augmenté dans des sites dont les tailles et les effectifs des occupants s’agrandissent rapidement, alors que l’appui reste insuffisant malgré les efforts des partenaires humanitaires. Le retard de développement des régions d’accueil des réfugiés est tout aussi perceptible en termes d’accès à l’éducation (Kamdem, 2016). Le taux net de scolarisation ne dépasse pas 24% dans les régions de l’extrême-Nord et le Nord, alors qu’il atteint les 44% au niveau national (OCHA, 2018).

Les populations des régions du septentrion au Cameroun et celles du sud du Tchad sont particulièrement affectées par la vulnérabilité structurelle et chronique caractéristique des régions arides du Sahel, souvent renforcée par les conséquences d’un climat hostile et de plus en plus imprévisible à cause des changements climatiques (Watang, 2013 ; Ahidjo, 2015). La présence d’un nombre aussi important de réfugiés dans les zones d’accueil génère une pression importante sur les ressources naturelles (Ahidjo, 2015) et les services sociaux de base, et entretient la perception selon laquelle l’assistance humanitaire n’atteint pas suffisamment les communautés locales. De facto, l’accès à l’eau potable, aux services de base (en particulier l’éducation et la santé), au pâturage et aux sources d’énergie (notamment le bois de chauffe) est devenu des sources de conflits potentiels entre réfugiés et communautés hôtes (HCR, 2016 ; OCHA 2018, b).

Une insécurité alimentaire conduisant à la malnutrition

Étant donné que l’assistance apportée aux réfugiés centrafricains et aux migrants tchadiens de retour n’est plus constituée des vivres alimentaires (céréales, légumineuses et l’huile) et non alimentaires (savons, bâches pour les tentes, vêtements …) comme autres fois, ces derniers doivent acheter les ressources alimentaires. Depuis décembre 2017, l’aide qui leur est apportée est en espèce, elle s’élève à 5500 francs CFA par mois et par réfugié (Centrafricains et migrant de retour) (Guiryam, 2018). Toutefois, ce montant est très insuffisant pour couvrir les besoins alimentaires mensuels d’un individu. Parfois, il faut ajouter aux dépenses réelles d’achat des denrées alimentaires, les frais de déplacement pour ceux qui résident à plusieurs kilomètres du marché (INSEED, 2014 ; Ndiaye, 2014).

Dans une étude menée par Guiryam en 2018, il est relevé que 98 % de ménages centrafricains réfugiés et 64 % de ménages retournés au Tchad mangent une seule fois par jour. Cependant, d’après ses enquêtes, « le fait de manger une fois par jour n’est pas une question de choix ou de principe, mais, plutôt le problème de manque de moyen financier de la part des chefs des ménages pour assurer à leurs familles, une alimentation tant quantitative que qualitative », Guiryam (2018). Par conséquent, la malnutrition est avérée dans les familles des réfugiés.

Les aliments consommés au Tchad sont assez variés, toutefois, la composition des repas des ménages pauvres reste généralement peu diversifiée puisqu’elle est principalement basée sur les céréales. Les repas ne contiennent que très peu de légumes et de fruits, nécessaires pour les apports en vitamines et minéraux (Ndiaye, 2014 ; Guiryam, 2018). Les enfants des familles des réfugiés et des migrants de retour ont une alimentation non équilibrée et en quantité insuffisante, d’où leur vulnérabilité aux maladies liées à la malnutrition. Il est aussi précisé que la limite des ressources alimentaires disponibles dans les régions d’accueil des réfugiés au Cameroun et au Tchad, a comme conséquence sur le plan nutritionnel, le retard de croissance qui reste plus prononcé chez les enfants vivant dans les quatre régions les plus vulnérables du Cameroun, où les taux sont supérieurs à la moyenne nationale : Extrême-Nord (41,9 %), Nord (33,8 %), Adamaoua (37,8 %) et Est (35,8 %). Les carences en micronutriments sont également un problème de santé publique au Cameroun et au Tchad (Nations Unies au Cameroun, 2016), touchant à la fois les enfants et les femmes, provoquant les problèmes de Malnutrition Aigüe Modérée (MAM) et de Malnutrition Aigüe Sévère (MAS), légions dans les familles des réfugiés (cf. photos 3 & 4).

Guiryam, mars 2018
Photos 3 & 4 : Enfants souffrant de la malnutrition à l’hôpital de district de Maro

La photo 1 présente des enfants souffrant de la Malnutrition Aigüe Modérée et la 2 est un cliché de la Malnutrition Aigüe Sévère. Ces photos témoignent du basculement de la situation d’insécurité alimentaire à celle de la crise sanitaire se manifestant par deux formes de malnutrition.

Toutes les catégories démographiques sont victimes de la malnutrition, mais, les personnes âgées de 0 à 5 ans (planche photographique 1), les femmes enceintes ou celles qui allaitent et les personnes de troisième âge le sont davantage. D’après le rapport mensuel de l’Unité Nutritionnelle de l’Agence pour le Développement Économique et Social (ADES) datant de décembre 2017, 16 cas de MAM et 26 cas de MAS avaient été enregistrés ; soit un total de 42 cas de malnutrition enregistrés en un mois. Il a été relevé ensuite 38,1 % de MAM et 61,9 % de MAS, chez les enfants âgés d’au plus 59 mois en mars 2018, souffrant de malnutrition dans le District de Santé de Maro (GUIRYAM, 2018). Selon le HCR et le PAM (2016), la prévalence générale de la malnutrition chronique (retard de croissance) est de 50,8 % [48,6-52,9] au Cameroun, elle traduit une situation sanitaire globale critique pour l’ensemble des sites, mais aussi, dans chaque site. L’insuffisance pondérale est de 35,1 % dans tous les sites réunis au Cameroun. Cette prévalence générale correspond à une situation critique. D’après les résultats de cette évaluation, 33,2 % des femmes en âge de procréer souffrent de la malnutrition dans l’ensemble des sites.

La vulnérabilité de l’état de santé des réfugiés dans un système de soins limite

Selon le bulletin épidémiologie de la région de l’Est, les réfugiés consultent fréquemment pour le paludisme, la gastroentérite aigüe sévère (GEAS), les infections respiratoires aigües (IRA), les diarrhées sanglantes, les traumatismes, la méningite, les accouchements et les infections sexuellement transmissibles (IST) (HCR et PAM, 2016). Cette réalité est observée dans la majorité des sites d’accueil des migrants au Cameroun et au Tchad. Plus de la moitié des consultations pour la population locale et les réfugiés concernent le paludisme. Les organismes précédemment cités ont également relevé que seulement 19,36 % de nouveaux réfugiés dorment sous une moustiquaire (SENS, 2015). Ce qui prive à priori les ménages concernés de ressources humaines qui auraient pu être mises à contribution pour développer leurs moyens de subsistance et renforcer par conséquent leur situation de vulnérabilité. Il est par ailleurs également démontré que la fréquence de la diarrhée est très élevée dans les sites de réfugiés avec plus de 3 enfants sur 10 touchés (prévalence rétrospective de la diarrhée de 36,1% sur deux semaines) (HCR et PAM, 2016).

Le secteur de la santé reste par ailleurs encore précaire pour pouvoir répondre efficacement à la situation de santé des réfugiés au Cameroun et au Tchad où les systèmes de santé sont peu développés, à l’image des niveaux de développement économique, social et technologique desdits pays. Les réfugiés sont exposés à plusieurs problèmes de santé ; pourtant, le UNHCR relevait en 2015, le niveau médiocre d’infrastructure dans les villages qui accueillent les réfugiés centrafricains, les centres de santé et de nutrition sont sous-équipés et en sous-effectifs et les mécanismes et structures clés de protection de l’enfant. L’irresponsabilité des ménages est à signaler quant à la perception de la maladie et l’accès aux soins de la santé dans les sites de refuge. Au Cameroun par exemple, le résultat d’une enquête menée conjointement par le PAM et le HCR en 2016 montre que la couverture vaccinale contre la rougeole de 79,6 % reste en dessous du standard de l’UNHCR (qui est de 90 %) dans tous les sites. Quant à la couverture de la supplémentation en vitamine A, elle est de 89,8 %, presque égale au standard UNHCR (qui est de 90 %).

Il est toutefois à noter avec regret, la qualité des services de santé offerts aux réfugiés, malgré les efforts des organismes internationaux et des États en la matière. Certaines limites sont observées à savoir : « le mauvais accueil aux structures sanitaires par le personnel soignant ; les ruptures répétitives de médicaments ; le traitement inadéquat (octroi du même traitement pour toutes les maladies) ; l’éloignement des structures sanitaires et la cherté des soins (réfugiés hors sites) ; la faiblesse de la capacité d’accueil et un plateau technique inadéquat » (HCR et PAM, 2016). La situation sanitaire est encore plus alarmante dans les zones non couvertes par les partenaires en charge de l’humanitaire, où la prise en charge de la santé n’est pas subventionnée. La difficulté de prise en charge de la santé et d’amélioration des conditions de vie des réfugiés est particulièrement aggravée dans un contexte où la qualité du cadre de vie laisse à désirer et les équipements de base très limités.

Conclusion : quelques stratégies de renforcement de la résilience des réfugiés face à la vulnérabilité

Les facteurs qui entretiennent la vulnérabilité des réfugiés sont notamment leur dépendance exclusive aux aides de toutes natures, leur faible capacité d’autonomisation, la faible intégration de l’approche communautaire dans la recherche des solutions à la vulnérabilité, l’accroissement exponentiel de leurs effectifs lié à la persistance de l’insécurité en RCA. Aussi, la précarité des secteurs socio-économique et de santé, caractérisée par le manque d’emploi, l’exclusion, le faible accès aux soins de santé, les ruptures fréquentes en médicaments et intrants nutritionnels, l’ignorance et les pratiques culturelles néfastes à la santé et au développement de l’enfant[ii]  sont d’autres causes de la vulnérabilité dans les régions d’accueil de réfugiés (HCR et PAM, 2016). Pour réduire cette vulnérabilité, plusieurs stratégies de résilience sont développées et implémentées dans les zones d’accueil.

Les États, en plus de l’accueil des réfugiés, offrent les services sociaux de base  tels que les adductions d’eau potable, la sensibilisation à l’éducation des enfants et aux meilleures pratiques d’hygiène et d’assainissement, la facilitation à l’accès aux soins de santé, etc.,  pour répondre aux besoins les plus urgents, de ces derniers. Les États hôtes encadrent les réfugiés à travers les services de leurs délégations ministérielles. Ils sont aidés dans ce devoir par les ONGs et les Institutions Internationales, qui interviennent dans la prise en charge directe des réfugiés, et dans les aménagements et équipements infrastructurels des zones d’accueil.

Les ONGs travaillant dans l’humanitaire sont entre autres Premières Urgences International (PUI), Lutherian World Fundation (LWF), International Médical Corps (IMC), Agence pour le Développement Économique et Social (ADES), African Humanitarian Action (AHA), etc., tous partenaires du HCR, ils interviennent chacun dans son domaine de compétence, pour accompagner les familles à développer les stratégies de renforcement de la résilience, relative à chaque type de vulnérabilité observée dans la zone d’accueil. Ces stratégies sont suivies au sein de sept comités spécifiques d’autogestion des zones de réfugiés. Ils sont les comités de vigilance, de gestion de l’eau, hygiène et assainissement, de santé et nutrition, d’éducation et protection de l’enfance ; de personnes à besoins spécifiques/violence basée sur le genre, de distribution des vivres et non-vivres et enfin le comité d’abri et d’environnement tous constitués dans les sites. Tous ces comités ont pour rôle principal d’intervenir dans la recherche au quotidien, des solutions aux différents problèmes rencontrés dans le site de refuge. Ils sont appuyés par chaque ONG selon son secteur d’intervention, en fonction des types de problèmes des populations. C’est ainsi que l’on note dans le secteur de la sécurité alimentaire, nutrition et moyens d’existence, l’ONG Lutherian World Fundation (LWF) qui fait la sensibilisation, et apporte un appui financier et technique pour la pratique des Activités Génératrices de Revenus (AGR) (petits métiers tels que l’agriculture, l’élevage, le petit commerce, la menuiserie, la couture, le bricolage, etc.). Les revenus tirés de ces activités, non seulement, permettent de réduire la vulnérabilité financière, mais permettent également de limiter l’exposition aux autres formes de vulnérabilité comme la non-scolarisation des enfants, les difficultés financières d’accès aux soins de santé, la malnutrition, etc.

Les élus locaux et les communautés ne sont pas en reste dans l’atténuation des vulnérabilités observées. Ils mettent à contribution les ressources locales indispensables pour l’épanouissement des plus vulnérables. C’est le cas des parcelles de terre offertes par le maire de la localité de Djohong au Cameroun, aux réfugiés pour la pratique de l’agriculture.

Tous ces intervenants contribuent à la lutte contre les causes structurelles et conjoncturelles de la vulnérabilité dans une approche participative, impliquant toutes les parties prenantes des régions d’accueil des migrants. Toutefois, le retour de la paix en RCA serait la solution idéale pour réduire considérablement la misère des zones d’accueil de réfugiés, car, elle arrêterait le flot de migrants qui viennent accentuer la pauvreté dans la sous-région Afrique centrale, et plonge par conséquent les populations dans la vulnérabilité plurielle. 

[i] Ces chiffres varient légèrement d’une source à l’autre. Selon les statistiques fournies par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) en 2015, 225 000 réfugiés centrafricains se trouvaient au Cameroun. (European Commission/Humanitarian Aid and Civil protection, « Cameroun », Fiche-Info Echo, no 15).

[ii] Le mariage des enfants, la faible mise en œuvre de la PCIME (Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant), (HCR et PAM, 2016).

 

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Pour citer cet article


Référence électronique

Joséphine LEMOUOGUE (2021). « Vers les terres d’accueil en Afrique centrale : La vulnérabilité des réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad ». Revue canadienne de géographie tropicale/Canadian journal of tropical geography [En ligne], Vol. (8) 2. En ligne le 25 décembre 2021, pp. 11-15. URL: https://revuecangeotrop.ca

 

Auteure


Joséphine LEMOUOGUE
Chargée de Cours
Département de géographie
Université de Dschang, Cameroun
E-mail : joséchrist5@yahoo.fr